Déjeuner Economie-Finance autour de Marcel Gauchet

L'Europe a-t-elle encore un avenir ?

ATTENTION : EVENEMENT EXCEPTIONNEL : Pour la première fois, le Club Economie-Finance organise un déjeuner

Ce déjeuner se déroulera le jeudi 3 avril, à l'hôtel Castille, 33 rue Cambon, 75001 Paris, à partir de 12h15.

N'attendez pas pour réserver, les places sont très limitées !

Nous poursuivons cette 10ème saison des rencontres de l’ENSAE sur la thématique « Agir pour dépasser la Crise », qui fait intervenir des chefs d’entreprise, des économistes, des sociologues et  des intellectuels de la société civile.

Depuis le rejet, par les électeurs nationaux, de la plupart des référendums européens, l’Europe et ses institutions semblent s’éloigner toujours davantage des aspirations concrètes des populations. La situation est particulièrement accentuée en France, à l’approche des élections européennes où thèses nationalistes et populistes gagnent du terrain. Notre société française semble profondément souffrir d’une mutation radicale qui  a pris à revers son  modèle culturel, social et politique traditionnel. En effet, le processus  politique global européen est perçu comme régi par un esprit libéral, préconisant  le moins d’État possible, et  le plus de place possible  à l'individu et à la société civile. Sur le plan social, la mondialisation, c’est le règne de la réussite individuelle, de l’entreprise privée et du profit à tout prix. Mais qui dit compétition, concurrence, initiative, dit inévitablement creusement des inégalités: dans ce contexte, l’idée-même d’Europe a-t-elle encore un avenir ? Existe-t-il toujours  un désir d'agir et de vivre ensemble, au-delà des nations ?

Loin de l'espoir initial de construire une Europe- puissance, capable de jouer d’égal à égal avec les États-Unis, c’est l’inverse qui semble s’être produit  selon les "souverainistes", qui avancent que l’Europe est devenue l' accélérateur de la mondialisation et de la pénétration de ses normes; pour les peuples concernés, elle n’aura pas été le rempart annoncé, mais bien au contraire un cheval de Troie déstabilisateur. Faut-il s’étonner alors de la désaffection de l’opinion envers les institutions de Bruxelles ? Face à des dirigeants  politiques prisonniers de cette certitude qu’ils n’ont rien de mieux à faire que de se taire, l’Europe et les peuples  qui la composent doivent-ils consommer leur divorce ? Une réconciliation collective, des initiatives majeures sont-elles encore possibles, à deux, dix ou vingt-huit?

Marcel Gauchet est un philosophe et historien français de premier plan, actuellement directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales et au Centre de recherches politiques Raymond-Aron, et rédacteur en chef de la revue "Le Débat" (Gallimard), l'une des principales revues intellectuelles françaises, qu'il a fondée avec Pierre Nora en 1980. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont " Le désenchantement du monde" (Gallimard, 1985), qui analyse le processus de sécularisation à l'œuvre en Occident, et plus récemment un triptyque sur « L’avènement de la démocratie », dont le troisième tome traite des totalitarismes.

Fin connaisseur de la société française, Marcel Gauchet est notamment le père de l'expression « fracture sociale », reprise en 1994 par Emmanuel Todd, et qui devient le thème central de la campagne présidentielle de Jacques Chirac. Plus récemment, Marcel Gauchet s’est penché sur les questions d’éducation et de pédagogie, avec « Transmettre, apprendre » (Stock 2014).

Le 3 avril, il nous fera part de sa vision des choses sur  ce sujet essentiel de l'avenir de l'Europe.

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