Dans la pensée il y a 2 domaines: le rationnel et l'émotionnel ; c'est notre version du yin et du yang. On peut discuter du rationnel car les critères d'évaluation d'une thèse sont les mêmes pour tous les débatteurs : 2 et 2 font 4 pour tout le monde (enfin, presque). On ne doit pas discuter de l'émotionnel car ce qui est primordial pour l'un est secondaire pour l'autre, les deux débatteurs étant de parfaite bonne foi, donc il n'y a pas de classement ni de conclusion définitive possible. On attribue à Edgar Faure cette boutade, au cours d'un débat sur le SMIG (maintenant SMIC) pour savoir si cette rémunération minimale devait couvrir le strict nécessaire vital ou plus : "un peu de superflu est nécessaire". C'est la nature de l'être humain : il a besoin de "superflu" c'est à dire d'une part de son budget qu'il peut allouer selon son caprice, sans contrainte de rationalité. C'est la justification du jeu d'argent, où tout le monde (enfin, presque) sait que l'espérance mathématique de gain est négative. Ce fut la grand erreur des révolutionnaires de 1789 de vouloir imposer un monde totalement rationnel, sans aucune réserve émotionnelle. Ils réussirent à imposer le kilomètre de mille mètres, mais pas la semaine de 10 jours. On ne forme pas le tao avec 100% de yin, il faut aussi du yang. C'était La Révellière-Lépeaux qui avait raison, pas Talleyrand.
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