Faut-il avoir peur de la Chine ?

ATTENTION : ce petit-déjeuner se déroulera à la boutique Ladurée du 21, rue BONAPARTE, 75006 PARIS

« Il y a deux manières d’asservir et de conquérir une Nation : l’une est par l’épée, l’autre par la dette», affirmait John Adams  (1735 – 1826), qui fut le Premier Président des Etats-Unis à résider à la Maison Blanche.

C’est à la faveur de  cette citation, dans un monde où chacun croit les nations dépassées et les frontières disparues, que Jean-Michel Quatrepoint nous rappelle que la guerre  n'est que la continuation de la politique, mais par d’autres moyens. Or si l’on observe les développements la dernière crise économique et financière avec le recul de l’Histoire,  la diplomatie mondiale semble aujourd'hui renouer avec l'ère des conflits.

La Chine, ou disons plutôt le Parti communiste chinois, affiche ainsi sa volonté de puissance, qui  se manifeste d'une part sur le plan monétaire par le maintien du yuan à un niveau qui favorise sa compétitivité économique, et d'autre part via le développement de ses investissements industriels et agricoles partout dans le monde.  Dotée de 3000 milliards de dollars de réserves de change, la Chine avance méticuleusement ses pions sur les cinq continents. Elle est par exemple en position de monopole sur les terres rares, indispensables aux technologies nouvelles, elle contrôle de manière étanche son réseau "internet" alors qu'on la soupçonne de soutenir en parallèle  des équipes structurées de pirates informatiques, et enfin elle affirme ses volontés hégémoniques sur le plan territorial en  créant des tensions ouvertes en Asie...

Les Etats-Unis, et surtout l’Europe, auraient les moyens de livrer une bataille économique pacifique avec ce nouveau géant. Mais ils sont désarmés par une incroyable alliance entre leurs grandes entreprises devenues multinationales, et la Chine. Depuis une vingtaine d’années en effet, leurs dirigeants ont choisi les délocalisations et la spéculation au détriment de leurs liens avec leurs pays d’origine. Ford vendait plus de voitures en payant bien ses ouvriers. Wall Mart, elle, choisit de vendre à des Américains désargentés des produits qu’elle fait fabriquer par des "esclaves" chinois. Pour cette raison et aussi pour quelques autres, Jean-Michel Quatrepoint écrit que, tout comme au début du XX° siècle, cette mondialisation échevelée peut déboucher sur la guerre.

Jean-Michel Quatrepoint, journaliste économique et essayiste, a travaillé au journal "Le Monde" pendant onze ans, puis a dirigé les rédactions de l’"Agefi", de "La Tribune" et du "Nouvel Économiste" avant d’animer, quinze années durant, "La Lettre A". Il est aujourd'hui l'auteur de chroniques régulières pour l’institut Xerfi. Il a notamment publié "La crise globale" (2008), "La dernière bulle"(2009) et "Mourir pour le yuan" (2011).