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Portrait de Fabrice Wilthien (Ensae 98)
- Quel a été ton parcours depuis ta sortie de l'ENSAE ?
J'ai suivi un parcours professionnel au début assez classique. À la sortie de l'ENSAE, j'ai débuté en tant que Credit Risk Manager à la BNP, à la suite du GT que nous avions réalisé lors de notre dernière année à l'ENSAE avec deux autres camarades.
Même si j'ai adoré cette expérience et que j'y ai fait beaucoup de choses (modèles mathématiques, formation, mise en place d'un logiciel dans les agences...), j'ai rapidement senti que je ne m'épanouirais pas dans une grande banque comme la BNP, devenue entre-temps BNP Paribas. J'étais surtout très curieux de travailler sur Internet, qui commençait alors à se développer. J'ai donc démissionné au bout de deux ans après avoir été contacté par une start-up qui venait de lever des fonds en série A.
J'ai travaillé sur du profiling sur Internet pendant six mois, mais là encore, j'ai compris que j'avais besoin de créer par moi-même. En parallèle, j'avais développé bénévolement le site Internet et la base de données de l'association des alumni, encore utilisés aujourd'hui.
En 2000, nous avons donc fondé à trois Optimind, une société de conseil en actuariat, que j'ai développée jusqu'en 2008 (50 salariés). Cette entreprise a été rachetée l'année dernière par Accenture. En 2003, j'ai créé Netanswer, une solution d'animation de communautés, que j'ai dirigée jusqu'à sa revente en 2022 au groupe Eudonet (leader du marché des CRM pour les associations en France). Netanswer équipe aujourd'hui plus de 300 associations dans plus de 15 pays.
Parallèlement, de 2005 à 2010, j'ai également fondé et géré Manageurs.com, devenu Wats4u, une plateforme de marché d'offres d'emploi utilisée par près de 20 associations d'alumni.
J'ai donc un parcours d'entrepreneur dans le digital, avec une forte orientation vers la gestion de données et l'innovation.
- Un souvenir marquant de tes années à l'ENSAE ?
Mes années à l'ENSAE ont été passionnantes, mais deux souvenirs marquants me reviennent.
En arrivant à Malakoff, j'ai voulu m'investir dans la vie associative et, assez naturellement, je suis devenu trésorier, puis président du BDE. En première année, j'étais en 1A maths et j'ai appris que les 1A éco partaient au ski. Comme j'étais passionné de ski, j'ai voulu que les 1A maths puissent partir aussi, mais l'administration n'était pas d'accord. Sylviane Gastaldo, la directrice de l'école, m'a alors imposé trois conditions :
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Que toute la promotion participe au voyage.
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Que le voyage soit autofinancé, y compris pour les boursiers (aucune aide de l'école).
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Que je convainque trois professeurs de venir donner des cours le matin et que je trouve une salle en station.
Un mois plus tard, je suis revenu avec une subvention du Conseil Général, un partenariat avec la Sogé, un questionnaire où toute la promo avait répondu "oui", et la liste des trois profs qui nous accompagnaient, tous frais payés. Je crois que Sylviane n'en revenait pas... J'avais créé ma première association, mais surtout, j'avais prouvé que, quand on est déterminé et jeune, rien ne nous arrête.
Mais le plus gros coup est arrivé six mois plus tard. Je n'étais pas aussi passionné de musique que de ski, mais trois camarades, Arnaud Malapert, Christophe Jaeck et Khoi Le Binh, l'étaient. Nous avions envie de marquer le coup pour le Gala de l'école, car c'était la dernière année (1996) où nos camarades de l'ENSAI étaient avec nous à Paris avant leur départ pour Rennes. Nous avons donc organisé le Gala ENSAE-ENSAI 96 au Palace, avec 1 000 personnes, où se sont produits Daft Punk et Laurent Garnier, ainsi que plus de 12 artistes des Trans Musicales de Rennes.
À cette époque, Daft Punk ne portait pas encore de casque, donc en plus d'avoir eu l'audace d'organiser un tel événement, nous avons été un peu visionnaires dans notre choix ! Daft Punk pour moins de 1 000 € lors d’un gala, ça n'a pas dû arriver souvent.
Bref, mes années à l'ENSAE ont été marquées par une belle insouciance, et elles m'ont appris à entreprendre et à avoir confiance en moi. Un apprentissage plus que précieux !
- Quels conseils donnerais-tu aux jeunes diplômés qui souhaitent suivre un parcours similaire au tien ?
Je pense que l'entrepreneuriat repose sur trois piliers : une bonne idée, une bonne équipe et un bon timing.
L'ENSAE ne m'a appris aucun des trois. Je crois que je les avais en moi, mais l'ENSAE m'a permis d'acquérir une vision analytique des événements, de savoir appréhender les situations et de pouvoir transmettre mes connaissances.
Mon conseil aux jeunes diplômés serait donc de prendre conscience qu'avec leur diplôme de l'ENSAE, ils disposent d’une carte de visite prestigieuse qui leur ouvrira de nombreuses portes et leur donnera la confiance nécessaire pour forcer celles qui seraient fermées.
Les domaines d'expertise de l'ENSAE ont régulièrement évolué (statistiques, économétrie, finance, Big Data, IA...), mais ce sont toujours des domaines où ils pourront s'épanouir et se réaliser.
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