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17 octobre 2018
L’enseignement de l’économie, un enjeu pédagogique et citoyen
Publié par
Variances EU
| Enseignement de l'Economie
L’enseignement de l’économie en France fait l’objet de débats parfois enflammés, tant dans les ouvrages spécialisés que dans la presse.
Certains considèrent que nous sommes allés trop loin dans la formalisation mathématique, et que l’apport des autres sciences humaines, telles la sociologie, la psychologie ou l’histoire, est insuffisamment intégré par les économistes.
La difficulté à s’accorder sur les impacts des politiques macroéconomiques dans le contexte d’une économie mondialisée et financiarisée conduit d’autres à revendiquer une approche beaucoup plus microéconomique, basée sur l’évaluation de mesures précises de terrain.
On reproche par ailleurs souvent aux citoyens français de manquer de culture économique. Est-ce la faute des économistes et de leur jargon ? Comment y remédier ?
Autant de sujets de débats qui intéressent nécessairement variances.eu, de par son ADN économique et statistique.
Nous vous proposerons au cours des prochaines semaines plusieurs articles sur cette thématique, en commençant dès cette semaine par une note de cadrage sur les différents enseignements prodigués en France. Puis viendront un article historique sur l’enseignement de l’économie en France depuis la Révolution, un appel au pluralisme de l’enseignement, un autre qui évoquera la frontière, souvent floue, entre les enseignements de l’économie et de la gestion, sans oublier bien entendu une présentation des cours d’économie à l’ENSAE.
Vous êtes toutes et tous invités à intervenir dans ce débat. N’hésitez pas à commenter les articles publiés, voire à proposer une contribution en l’adressant à comite_editorial_variances@ensae.org
L’économie ne fait pas partie des enseignements prévus dans les cycles obligatoires : école primaire, collège. Jusqu’assez récemment, l’enseignement de l’économie débutait au mieux au lycée. Compte tenu de l’organisation du lycée et des premiers cycles postérieurs au baccalauréat, des diplômés en économie pouvaient fort bien n’avoir débuté cette discipline qu’après deux ou trois années d’enseignement supérieur. C’est, bien sûr, le cas de nombre d’alumni.
Depuis une dizaine d’années (soit la réforme ayant pris effet lors de l’année scolaire 2010-2011), un enseignement, soit d’économie, soit de gestion, est obligatoirement suivi en seconde générale et technologique. Compte tenu des taux de scolarisation après la scolarité obligatoire, cela va augmenter considérablement le taux de personnes ayant au moins une initiation à l’économie. C'est maintenant près des trois quarts de chaque nouvelle génération qui reçoit une initiation à l'économie.
A la rentrée 2017, un peu plus de 2,3 millions d’élèves se répartissaient dans ce cycle, soit 1,64 million d’élèves dans les filières générales et technologiques, et 660 000 dans les filières professionnelles. Ces dernières préparent aux diplômes CAP et Bac pro essentiellement. Environ 130 000 élèves suivaient des formations dans la spécialité « commerce et vente », soit 18 000 élèves préparant un CAP et 112 000 préparant un bac pro. Les autres spécialités concernent des métiers de la production (agriculture, industrie) ou des services autres que le commerce (qui peuvent inclure des formations en économie, gestion, comptabilité à titre non principal). L’enseignement général et technologique se divise en 6 filières. Les trois premières concernent l’enseignement général. Il s’agit des filières « L », « ES » et « S ». L’enseignement technologique peut se diviser également en trois filières : une filière industrielle, une filière « management et gestion, STMG » et une filière « autres services ».
Dans un premier temps, les élèves effectuent une seconde « générale et technologique de détermination ». Ils sont 560 000. La spécialisation interviendra en première. Pour les 1,08 million d’élèves actuellement en première ou terminale, un quart suit l’enseignement général en filière « ES » et un peu plus d’un dixième suit une filière technologique en management et gestion. Ainsi environ 400 000 élèves suivent des enseignements de sciences sociales (incluant l’économie) ou de management et gestion en première et terminale, tandis que les 560 000 élèves de seconde suivent une initiation à ces disciplines. En effet, depuis la rentrée 2010, les élèves doivent obligatoirement suivre un enseignement de « sciences économiques et sociales, SES » ou des « principes fondamentaux de l’économie et la gestion, PFEG », au titre de l’enseignement exploratoire (1h30 par semaine). Les SES sont choisies dans cinq cas sur six.
Les cours de SES couvrent 5 grands thèmes : ménages et consommation ; entreprises et production ; marchés et prix ; formation et emploi ; individus et cultures. Le point de vue est plutôt macro-économique, scrutant les grandes masses. L’enseignement est assuré par des professeurs de sciences économiques et sociale. Les cours de PFEG se veulent plus concrets, et sont de préférence assurés par des professeurs de gestion. Un bagage général, abordant le revenu des ménages, les allocations, le salaire minimal, le budget de l’État, le rôle des banques ou des notions de gestion telles que le résultat, la compétence, ou les éléments du marketing... est présenté, puis l’approche est plus résolument orientée vers le fonctionnement des entreprises.
Une réforme du second cycle de l’enseignement secondaire est en cours, un nouveau baccalauréat sera en place en 2021. Toutefois l’organisation de la seconde n’a guère été changée, mais en 2019, l’enseignement exploratoire de SES passera dans les enseignements obligatoires.
A partir de la première, dans la filière ES, l’enseignement hebdomadaire de SES est de 5h (plus 1h30 pour un enseignement optionnel d’approfondissement). Les SES se répartissent en trois parts égales : sciences économiques, sociologie, sciences politiques. Sont donc abordées les notions de macro-économie, micro-économie, financement de l’économie, rôle de l’Etat (ce dernier sujet étant naturellement vu sous les angles de chaque discipline).
Dans les filières STMG, l’enseignement hebdomadaire est de 7h pour un enseignement de tronc commun, assez général, mais beaucoup plus orienté vers le fonctionnement des entreprises (droit, gestion, marketing, relations humaines, systèmes d’information et de gestion) auxquelles s’ajoutent 6h d’enseignements plus spécifiques et plus pratiques, préparant à des spécialités en terminales parmi celles énoncées.
L’université accueille environ 240 000 étudiants en disciplines «économie et AES », dont 55 000 nouveaux entrants. Les classes préparatoires et écoles de commerce ou de gestion accueillent 200 000 étudiants. Enfin, les sections de techniciens supérieurs accueillent environ 85 000 étudiants dans les filières à forte composante économique (commerce, vente, comptabilité, gestion, finance). Globalement, il y a presque autant d’étudiantes que d’étudiants (alors que les jeunes femmes sont majoritaires dans l’enseignement supérieur).
En 2016, dernière année disponible, le nombre de diplômés de licence en sciences économiques et sciences de gestion s’élève à 35 600, dont plus de la moitié de licences professionnelles (19 270), auxquels se rajoutent 6 600 diplômés de licence en administration économique et sociale. En master, le nombre de diplômés en sciences économiques et de gestion atteint 29 120. Les masters d’AES sont rares : 910 diplômés en 2016.
Le taux de réussite en master en 2 ou 3 ans en sciences économiques, gestion et AES confondus atteint 71,4 %, soit plus que la moyenne observée à l’université en master (64,1 %). Le taux de réussite en licence est plus faible, équivalent à celui observé dans les autres disciplines : il est de 39,8 % pour les licences de gestion et de sciences économiques. Ce taux dépend du baccalauréat obtenu : il atteint par exemple 48,2 % pour les détenteurs d’un baccalauréat ES. Le taux de réussite est plus faible en AES du fait de la proportion plus importantes de bacheliers professionnels.
L’insertion professionnelle des diplômés universitaires de master en sciences de gestion et en économie est de bonne qualité, tant en valeur absolue que relativement aux autres diplômés de master. Trente mois après l’obtention de leur diplôme, les diplômés en sciences de gestion sont à 94% en emploi, Il s’agit d’emplois à temps plein (98 %), en CDI ou liés à une activité indépendante (84 %), avec un salaire (mensuel) net médian à 2060 euros – les 25 % les mieux payés ayant un salaire supérieur à 2480 euros nets. L’emploi se situe quasi systématiquement en entreprise privée (83 %). En économie, le taux d’emploi est un peu inférieur (91 %) et parmi ceux-ci le taux d’emploi stable est aussi plus faible (76 %). Le salaire net médian est équivalent (2050 euros nets) à celui obtenu en sciences de gestion mais le troisième quartile est plus élevé (2570 euros).
Pour en savoir plus, le ministère de l’enseignement supérieur, plus précisément, son service statistique ministériel, a publié début 2016 une note détaillée sur les étudiants des disciplines de l’économie : économie, gestion, administration économique et sociale, filières pluridisciplinaires en économie et gestion. Cette note est très dense car elle aborde plusieurs thèmes en seulement six pages :
- les écoles du groupe I sont reconnues par l’État et au moins l’un de leurs diplômes est visé par le ministère chargé de l’enseignement supérieur ;
- les écoles du groupe II sont également reconnues par l’État, mais aucun de leurs diplômes n’est visé par le Ministère ;
- les écoles du groupe III ne sont pas reconnues par l’État et aucun de leurs diplômes n’est visé par le Ministère.
Elles rassemblent environ 180 000 étudiants, 133 000 dans le groupe I, 27 000 dans le groupe II et 13 000 dans le groupe III. Essentiellement, les diplômes sont de niveau « M2 » soit bac + 5 (cela n’a de sens que pour les écoles du groupe I, toutefois). Mais environ 21 000 étudiants préparent des diplômes de niveau bac + 3 ou bac + 4, en se répartissant équitablement selon ces niveaux.
Liens :
Un aperçu général et récent des débats relatifs à l’enseignement de l’économie :
Emmanuel Buisson-Fenet, « La culture économique du citoyen. La réforme des SES », La Vie des idées, 28 septembre 2018. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/La-culture-economique-du-citoyen.html
Le cadrage statistique
Le « Repères et références statistiques » est une publication annuelle conjointe des ministères de l’éducation et de l’enseignement supérieur. Si une donnée statistique vous manque et qu’elle ne s’y trouve pas, c’est qu’elle n’existe pas et qu’elle ne serait de toutes façons pas pertinente :
http://www.education.gouv.fr/cid57096/reperes-et-references-statistiques.html
Voir aussi la note d’information 16.02 :
http://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/2016/14/6/NI_16_02_Les_etudiants_en_economie_gestion_et_AES_2014_569146.pdf
Et différents sites :
https://data.esr.gouv.fr/data1ercycle/Licence
https://data.esr.gouv.fr/FR/T193/insertion_professionnelle
L’Onisep propose des pages sur son site où sont présentés les différentes filières, cursus, enseignements, …
http://www.onisep.fr/
Certains considèrent que nous sommes allés trop loin dans la formalisation mathématique, et que l’apport des autres sciences humaines, telles la sociologie, la psychologie ou l’histoire, est insuffisamment intégré par les économistes.
La difficulté à s’accorder sur les impacts des politiques macroéconomiques dans le contexte d’une économie mondialisée et financiarisée conduit d’autres à revendiquer une approche beaucoup plus microéconomique, basée sur l’évaluation de mesures précises de terrain.
On reproche par ailleurs souvent aux citoyens français de manquer de culture économique. Est-ce la faute des économistes et de leur jargon ? Comment y remédier ?
Autant de sujets de débats qui intéressent nécessairement variances.eu, de par son ADN économique et statistique.
Nous vous proposerons au cours des prochaines semaines plusieurs articles sur cette thématique, en commençant dès cette semaine par une note de cadrage sur les différents enseignements prodigués en France. Puis viendront un article historique sur l’enseignement de l’économie en France depuis la Révolution, un appel au pluralisme de l’enseignement, un autre qui évoquera la frontière, souvent floue, entre les enseignements de l’économie et de la gestion, sans oublier bien entendu une présentation des cours d’économie à l’ENSAE.
Vous êtes toutes et tous invités à intervenir dans ce débat. N’hésitez pas à commenter les articles publiés, voire à proposer une contribution en l’adressant à comite_editorial_variances@ensae.org
L'économie, une offre d’enseignement variée, de la seconde au doctorat
Ici sont présentés quelques éléments de cadrage concernant l’enseignement de l’économie en France : son organisation et sa volumétrie.L’économie ne fait pas partie des enseignements prévus dans les cycles obligatoires : école primaire, collège. Jusqu’assez récemment, l’enseignement de l’économie débutait au mieux au lycée. Compte tenu de l’organisation du lycée et des premiers cycles postérieurs au baccalauréat, des diplômés en économie pouvaient fort bien n’avoir débuté cette discipline qu’après deux ou trois années d’enseignement supérieur. C’est, bien sûr, le cas de nombre d’alumni.
Depuis une dizaine d’années (soit la réforme ayant pris effet lors de l’année scolaire 2010-2011), un enseignement, soit d’économie, soit de gestion, est obligatoirement suivi en seconde générale et technologique. Compte tenu des taux de scolarisation après la scolarité obligatoire, cela va augmenter considérablement le taux de personnes ayant au moins une initiation à l’économie. C'est maintenant près des trois quarts de chaque nouvelle génération qui reçoit une initiation à l'économie.
L’enseignement de l’économie dans le second cycle de l’enseignement secondaire
On rappelle que ce cycle, qui concerne essentiellement les personnes âgées de 15 à 18 ans, comporte une filière générale, une filière technologique et une filière professionnelleA la rentrée 2017, un peu plus de 2,3 millions d’élèves se répartissaient dans ce cycle, soit 1,64 million d’élèves dans les filières générales et technologiques, et 660 000 dans les filières professionnelles. Ces dernières préparent aux diplômes CAP et Bac pro essentiellement. Environ 130 000 élèves suivaient des formations dans la spécialité « commerce et vente », soit 18 000 élèves préparant un CAP et 112 000 préparant un bac pro. Les autres spécialités concernent des métiers de la production (agriculture, industrie) ou des services autres que le commerce (qui peuvent inclure des formations en économie, gestion, comptabilité à titre non principal). L’enseignement général et technologique se divise en 6 filières. Les trois premières concernent l’enseignement général. Il s’agit des filières « L », « ES » et « S ». L’enseignement technologique peut se diviser également en trois filières : une filière industrielle, une filière « management et gestion, STMG » et une filière « autres services ».
Dans un premier temps, les élèves effectuent une seconde « générale et technologique de détermination ». Ils sont 560 000. La spécialisation interviendra en première. Pour les 1,08 million d’élèves actuellement en première ou terminale, un quart suit l’enseignement général en filière « ES » et un peu plus d’un dixième suit une filière technologique en management et gestion. Ainsi environ 400 000 élèves suivent des enseignements de sciences sociales (incluant l’économie) ou de management et gestion en première et terminale, tandis que les 560 000 élèves de seconde suivent une initiation à ces disciplines. En effet, depuis la rentrée 2010, les élèves doivent obligatoirement suivre un enseignement de « sciences économiques et sociales, SES » ou des « principes fondamentaux de l’économie et la gestion, PFEG », au titre de l’enseignement exploratoire (1h30 par semaine). Les SES sont choisies dans cinq cas sur six.
Les cours de SES couvrent 5 grands thèmes : ménages et consommation ; entreprises et production ; marchés et prix ; formation et emploi ; individus et cultures. Le point de vue est plutôt macro-économique, scrutant les grandes masses. L’enseignement est assuré par des professeurs de sciences économiques et sociale. Les cours de PFEG se veulent plus concrets, et sont de préférence assurés par des professeurs de gestion. Un bagage général, abordant le revenu des ménages, les allocations, le salaire minimal, le budget de l’État, le rôle des banques ou des notions de gestion telles que le résultat, la compétence, ou les éléments du marketing... est présenté, puis l’approche est plus résolument orientée vers le fonctionnement des entreprises.
Une réforme du second cycle de l’enseignement secondaire est en cours, un nouveau baccalauréat sera en place en 2021. Toutefois l’organisation de la seconde n’a guère été changée, mais en 2019, l’enseignement exploratoire de SES passera dans les enseignements obligatoires.
A partir de la première, dans la filière ES, l’enseignement hebdomadaire de SES est de 5h (plus 1h30 pour un enseignement optionnel d’approfondissement). Les SES se répartissent en trois parts égales : sciences économiques, sociologie, sciences politiques. Sont donc abordées les notions de macro-économie, micro-économie, financement de l’économie, rôle de l’Etat (ce dernier sujet étant naturellement vu sous les angles de chaque discipline).
Dans les filières STMG, l’enseignement hebdomadaire est de 7h pour un enseignement de tronc commun, assez général, mais beaucoup plus orienté vers le fonctionnement des entreprises (droit, gestion, marketing, relations humaines, systèmes d’information et de gestion) auxquelles s’ajoutent 6h d’enseignements plus spécifiques et plus pratiques, préparant à des spécialités en terminales parmi celles énoncées.
L’enseignement de l’économie dans l’enseignement supérieur, cadrage
On a vu qu’environ 200 000 élèves de terminale suivent des filières avec un enseignement conséquent en économie ou en gestion. Il s’agit du vivier principal pour l’université (disciplines d’économie ou de gestion) et les classes préparatoires aux écoles de commerce. En 2017, près de 2,7 millions de personnes fréquentent l’enseignement supérieur, soit 1,65 million d’étudiantes et d’étudiants en universités, le reste dans diverses écoles, classes préparatoires ou sections de techniciens supérieurs.L’université accueille environ 240 000 étudiants en disciplines «économie et AES », dont 55 000 nouveaux entrants. Les classes préparatoires et écoles de commerce ou de gestion accueillent 200 000 étudiants. Enfin, les sections de techniciens supérieurs accueillent environ 85 000 étudiants dans les filières à forte composante économique (commerce, vente, comptabilité, gestion, finance). Globalement, il y a presque autant d’étudiantes que d’étudiants (alors que les jeunes femmes sont majoritaires dans l’enseignement supérieur).
Les enseignements d’économie à l’université
Le nombre d’étudiants inscrits à l’université dans les disciplines de sciences de gestion, d’économie ou d’administration économique et sociale s’élève à 242 600 en 2017-2018, soit 15 % de l’ensemble des inscriptions à l’université. Ces chiffres couvrent à la fois les inscriptions en licence générale et en master, mais aussi en IUT ou en licence professionnelle. Le nombre d’inscrits en master atteint 65 980 étudiants, soit 11% du total des inscrits à l’université.En 2016, dernière année disponible, le nombre de diplômés de licence en sciences économiques et sciences de gestion s’élève à 35 600, dont plus de la moitié de licences professionnelles (19 270), auxquels se rajoutent 6 600 diplômés de licence en administration économique et sociale. En master, le nombre de diplômés en sciences économiques et de gestion atteint 29 120. Les masters d’AES sont rares : 910 diplômés en 2016.
Le taux de réussite en master en 2 ou 3 ans en sciences économiques, gestion et AES confondus atteint 71,4 %, soit plus que la moyenne observée à l’université en master (64,1 %). Le taux de réussite en licence est plus faible, équivalent à celui observé dans les autres disciplines : il est de 39,8 % pour les licences de gestion et de sciences économiques. Ce taux dépend du baccalauréat obtenu : il atteint par exemple 48,2 % pour les détenteurs d’un baccalauréat ES. Le taux de réussite est plus faible en AES du fait de la proportion plus importantes de bacheliers professionnels.
L’insertion professionnelle des diplômés universitaires de master en sciences de gestion et en économie est de bonne qualité, tant en valeur absolue que relativement aux autres diplômés de master. Trente mois après l’obtention de leur diplôme, les diplômés en sciences de gestion sont à 94% en emploi, Il s’agit d’emplois à temps plein (98 %), en CDI ou liés à une activité indépendante (84 %), avec un salaire (mensuel) net médian à 2060 euros – les 25 % les mieux payés ayant un salaire supérieur à 2480 euros nets. L’emploi se situe quasi systématiquement en entreprise privée (83 %). En économie, le taux d’emploi est un peu inférieur (91 %) et parmi ceux-ci le taux d’emploi stable est aussi plus faible (76 %). Le salaire net médian est équivalent (2050 euros nets) à celui obtenu en sciences de gestion mais le troisième quartile est plus élevé (2570 euros).
Pour en savoir plus, le ministère de l’enseignement supérieur, plus précisément, son service statistique ministériel, a publié début 2016 une note détaillée sur les étudiants des disciplines de l’économie : économie, gestion, administration économique et sociale, filières pluridisciplinaires en économie et gestion. Cette note est très dense car elle aborde plusieurs thèmes en seulement six pages :
- La «volumétrie », soit la répartition de ces 240 000 étudiants par cursus, sous-discipline, sexe, origines géographiques ou sociales
- La formation dans le secondaire des nouveaux entrants
- Des éléments quantitatifs sur les taux de réussite dans ces cursus et sous-disciplines
- Des éléments sur l’insertion professionnelle
Les écoles de commerce
Les écoles de commerce et de gestion sont des établissements privés ou consulaires, classés en trois groupes :- les écoles du groupe I sont reconnues par l’État et au moins l’un de leurs diplômes est visé par le ministère chargé de l’enseignement supérieur ;
- les écoles du groupe II sont également reconnues par l’État, mais aucun de leurs diplômes n’est visé par le Ministère ;
- les écoles du groupe III ne sont pas reconnues par l’État et aucun de leurs diplômes n’est visé par le Ministère.
Elles rassemblent environ 180 000 étudiants, 133 000 dans le groupe I, 27 000 dans le groupe II et 13 000 dans le groupe III. Essentiellement, les diplômes sont de niveau « M2 » soit bac + 5 (cela n’a de sens que pour les écoles du groupe I, toutefois). Mais environ 21 000 étudiants préparent des diplômes de niveau bac + 3 ou bac + 4, en se répartissant équitablement selon ces niveaux.
Conclusion
Ainsi, l’initiation touche aujourd'hui obligatoirement les élèves de seconde générale et technologique soit près des trois quarts de chaque génération. L’économie y est abordée en parallèle de la sociologie et des sciences politiques. La gestion est plus spécifiquement enseignée en filières professionnelles. Dans le supérieur, une offre d’enseignements, couvrant un spectre large de l’économie à la gestion, est proposée, principalement par ’Université, mais aussi largement par de nombreuses écoles de commerce. Les contenus, à tous niveaux, font l’objets de débats parfois passionnés, que chaque réforme d’importance, celles du baccalauréat en premier lieu, raniment. La réforme à venir n’échappe pas à la règle !Liens :
Un aperçu général et récent des débats relatifs à l’enseignement de l’économie :
Emmanuel Buisson-Fenet, « La culture économique du citoyen. La réforme des SES », La Vie des idées, 28 septembre 2018. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/La-culture-economique-du-citoyen.html
Le cadrage statistique
Le « Repères et références statistiques » est une publication annuelle conjointe des ministères de l’éducation et de l’enseignement supérieur. Si une donnée statistique vous manque et qu’elle ne s’y trouve pas, c’est qu’elle n’existe pas et qu’elle ne serait de toutes façons pas pertinente :
http://www.education.gouv.fr/cid57096/reperes-et-references-statistiques.html
Voir aussi la note d’information 16.02 :
http://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/2016/14/6/NI_16_02_Les_etudiants_en_economie_gestion_et_AES_2014_569146.pdf
Et différents sites :
https://data.esr.gouv.fr/data1ercycle/Licence
https://data.esr.gouv.fr/FR/T193/insertion_professionnelle
L’Onisep propose des pages sur son site où sont présentés les différentes filières, cursus, enseignements, …
http://www.onisep.fr/
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