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08 janvier 2018
Et si le Bitcoin était un cygne blanc ?
Publié par
Yves Choueifaty
| Bitcoin
Le premier Bitcoin a été « miné » en 2009, il en existe actuellement quelques 16 700 000, leur nombre culminera à 21 millions sans doute aux environs de l’an 2140.
Le cours du Bitcoin, fortement volatil (autour de 76% en moyenne en 2017), s’est très fortement apprécié depuis sa création (5€ il y a 5 ans, 13 000 € début 2018).
Le bitcoin est désormais traité sur de nombreuses plateformes d’échanges, toutes n’étant pas égales en termes d’accessibilité et de liquidité, mais il est aujourd’hui facile d’acquérir et d’échanger du bitcoin, et près de 3 milliards de dollars s’échangent en moyenne par jour.
Le Bitcoin, fondé par un incertain Satoshi Nakamoto, est décrit dans un papier fondateur, d’une dizaine de pages, rédigé en 2008 et présente véritablement les caractéristiques fondamentales d’un étalon de valeur (inaltérable, infalsifiable, non-manipulable par une autorité centrale, facilement échangeable, difficile à saisir, non-inflationniste).
Les nouveaux Bitcoin sont émis (« minés ») au terme d’un processus de cryptage/décryptage ardu qui le rend éminemment compatible, dans sa valeur intrinsèque, avec une marchandise à l’importance stratégique grandissante : la puissance de calcul.
Empiriquement parlant, les caractéristiques de risque du Bitcoin sont assez classiques, à l’échelle près (l’échelle de risque n’est pas pertinente dans l’examen de l’opportunité d’un investissement, elle n’est pertinente que lors de la détermination de la taille de l’investissement). Le Bitcoin est ainsi indéniablement un actif TRES diversifiant, et sa liquidité actuelle mesurée en volumes traités est supérieure à la moitié de celle de la bourse actions EuroStoxx.
Au regard de ces données objectives, le Bitcoin suscite des critiques qui nous semblent pour certaines résulter de considérations idéologiques ou de conflit d’intérêt. Ainsi par exemple de la critique arguant que « seuls les Etats peuvent battre monnaie ». Cette critique trouve deux réponses assez simples :
En conclusion, il est au moins un événement positif dont l’avènement du Bitcoin pourrait être le catalyseur…
Le retour d’un peu d’inflation est souvent présenté avec une connotation positive à l’heure où la dette publique (et privée ?) d’une partie des pays développés atteint des niveaux extravagants. Dans un contexte où la durabilité devient un enjeu majeur, le niveau d’endettement apparaît presque insoutenable et immoral, l’action de certaines banques centrales (pompier pyromane ?) ayant alimenté de facto la confusion entre création de richesse et augmentation du bilan de la banque centrale[1].
Le bitcoin est décrit par certains comme un actif déflationniste. C’est vrai, en cas de succès du Bitcoin… mais uniquement pour les détenteurs de Bitcoins ! Il est facile d’imaginer que pour le détenteur de devises traditionnelles (Fiat), et encore plus pour les détenteurs et les émetteurs d’emprunts d’Etat, un véritable succès du Bitcoin pourrait ressembler à un phénomène… très inflationniste !
Les véritables chocs inflationnistes sont, c’est une lapalissade, assez difficiles à prévoir (sinon ce ne sont pas des chocs). Par ces jours où foisonnent les canards (le maquillage de ses comptes par la Grèce, la créativité en matière du chiffrage de la dette de la France, la lecture « distanciée » des statuts de la BCE et du traité de Maastricht par Bruxelles), un succès du Bitcoin pourrait sans doute être qualifié de cygne, blanc, en l’occurrence.
[1] J’avais commis il y quelques années un édito qui indiquait que, sous anesthésie, on peut croire ne pas avoir besoin de chirurgie, mais que l’abus de paradis artificiels a plus tendance à fabriquer des junkies qu’à créer des richesses.
Le cours du Bitcoin, fortement volatil (autour de 76% en moyenne en 2017), s’est très fortement apprécié depuis sa création (5€ il y a 5 ans, 13 000 € début 2018).
Le bitcoin est désormais traité sur de nombreuses plateformes d’échanges, toutes n’étant pas égales en termes d’accessibilité et de liquidité, mais il est aujourd’hui facile d’acquérir et d’échanger du bitcoin, et près de 3 milliards de dollars s’échangent en moyenne par jour.
Le Bitcoin, fondé par un incertain Satoshi Nakamoto, est décrit dans un papier fondateur, d’une dizaine de pages, rédigé en 2008 et présente véritablement les caractéristiques fondamentales d’un étalon de valeur (inaltérable, infalsifiable, non-manipulable par une autorité centrale, facilement échangeable, difficile à saisir, non-inflationniste).
Les nouveaux Bitcoin sont émis (« minés ») au terme d’un processus de cryptage/décryptage ardu qui le rend éminemment compatible, dans sa valeur intrinsèque, avec une marchandise à l’importance stratégique grandissante : la puissance de calcul.
Empiriquement parlant, les caractéristiques de risque du Bitcoin sont assez classiques, à l’échelle près (l’échelle de risque n’est pas pertinente dans l’examen de l’opportunité d’un investissement, elle n’est pertinente que lors de la détermination de la taille de l’investissement). Le Bitcoin est ainsi indéniablement un actif TRES diversifiant, et sa liquidité actuelle mesurée en volumes traités est supérieure à la moitié de celle de la bourse actions EuroStoxx.
Au regard de ces données objectives, le Bitcoin suscite des critiques qui nous semblent pour certaines résulter de considérations idéologiques ou de conflit d’intérêt. Ainsi par exemple de la critique arguant que « seuls les Etats peuvent battre monnaie ». Cette critique trouve deux réponses assez simples :
- La BCE est censée être indépendante des Etats ; les Etats ont donc renoncé à ce monopole,
- Si l’on définit la monnaie comme résultant de ce privilège direct ou indirect, il suffit d’« observer » que, dès lors, et par définition, le Bitcoin n’est pas une monnaie mais en effet un bon candidat pour être un étalon… au même titre que l’or qui, lui non plus, n’est pas émis par un Etat…
En conclusion, il est au moins un événement positif dont l’avènement du Bitcoin pourrait être le catalyseur…
Le retour d’un peu d’inflation est souvent présenté avec une connotation positive à l’heure où la dette publique (et privée ?) d’une partie des pays développés atteint des niveaux extravagants. Dans un contexte où la durabilité devient un enjeu majeur, le niveau d’endettement apparaît presque insoutenable et immoral, l’action de certaines banques centrales (pompier pyromane ?) ayant alimenté de facto la confusion entre création de richesse et augmentation du bilan de la banque centrale[1].
Le bitcoin est décrit par certains comme un actif déflationniste. C’est vrai, en cas de succès du Bitcoin… mais uniquement pour les détenteurs de Bitcoins ! Il est facile d’imaginer que pour le détenteur de devises traditionnelles (Fiat), et encore plus pour les détenteurs et les émetteurs d’emprunts d’Etat, un véritable succès du Bitcoin pourrait ressembler à un phénomène… très inflationniste !
Les véritables chocs inflationnistes sont, c’est une lapalissade, assez difficiles à prévoir (sinon ce ne sont pas des chocs). Par ces jours où foisonnent les canards (le maquillage de ses comptes par la Grèce, la créativité en matière du chiffrage de la dette de la France, la lecture « distanciée » des statuts de la BCE et du traité de Maastricht par Bruxelles), un succès du Bitcoin pourrait sans doute être qualifié de cygne, blanc, en l’occurrence.
[1] J’avais commis il y quelques années un édito qui indiquait que, sous anesthésie, on peut croire ne pas avoir besoin de chirurgie, mais que l’abus de paradis artificiels a plus tendance à fabriquer des junkies qu’à créer des richesses.
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