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Dernière rentrée à Malakoff
L’ENSAE vient de faire sa dernière rentrée sur le site de Malakoff. En septembre prochain, c’est à Palaiseau que nous accueillerons les étudiants. Beaucoup d’anciens se souviendront des années passées à l’abri de la grande tour de l’Insee – l’Institut étant lui-même appelé à déménager à Montrouge dans quelques années.
A Palaiseau, le chantier sera achevé dans quelques semaines. Il restera à effectuer les dernières formalités en matière de sécurité, à poser les meubles et installer l’informatique, et le bâtiment sera opérationnel au printemps 2017 : les premières équipes de recherche (en particulier celles basées aujourd’hui à « Malakoff 2 ») ainsi que le département d’économie de l’Ecole polytechnique pourront alors emménager, avant d’être rejoints en septembre 2017 par le reste des équipes pédagogiques.
L’école prend donc son élan… pour déménager et se transformer. S’agrandir tout d’abord, avec une capacité d’accueil portée à environ 750 étudiants (tous programmes confondus), contre 450 aujourd’hui. Diversifier son offre de formation, ensuite, en proposant tout à la fois des programmes tournés vers la recherche et des programmes plus « professionnalisants ». Accroître l’impact de sa recherche et sa visibilité internationale, enfin, en tirant parti des nombreuses synergies sur le plateau de Saclay.
Une offre de formation au plus près des besoins de l’économie
Ces évolutions, l’ENSAE les prépare depuis plusieurs années. En matière d’enseignement, il s’agit de proposer des formations se situant toujours à la « frontière technologique », avec l’ambition que nos anciens élèves deviennent ensuite des vecteurs d’innovation dans le secteur privé tout comme dans la sphère publique. A ce titre, le développement des cursus en Data Science continue de susciter un intérêt croissant, de la part des élèves, du monde économique et de nos partenaires académiques.
Dans un monde devenu numérique, la plupart des écoles d’ingénieurs et des écoles de commerce proposent désormais – et c’est heureux – des programmes de formation tournés vers l’utilisation des données massives, qu’il s’agisse de cursus à dominante plutôt technologique, portés par exemple par des écoles d’informatique, ou bien de cursus de Business Analytics.
Au sein de ce vaste ensemble, l’ENSAE ParisTech continue à développer sa spécificité, centrée sur la statistique, sur la modélisation, le dialogue entre la théorie et les données, toujours dans la perspective de prévoir, d’évaluer et de décider, de donner du sens aux données.
Ce positionnement, l’école le décline tout à la fois dans le cadre de programmes professionnalisants et de programmes davantage tournés vers la recherche.
L’offre de formation de l’ENSAE, c’est, historiquement, son cycle ingénieur, avec actuellement 150 diplômés par an environ, effectif qui augmentera progressivement au cours des prochaines années. La troisième et dernière année du cursus peut désormais s’effectuer en alternance, dans le cadre d’un contrat de professionnalisation. Ce dispositif concerne une trentaine d’élèves cette année et vient renforcer nos relations avec les entreprises.
Mais l’école propose également, en propre, une offre de mastères spécialisés (Actuariat, Data Science, Economie Appliquée, Finance et Gestion des Risques) dont les effectifs, globalement d’une grosse vingtaine lors de leur refonte il y a deux ans, viennent de dépasser 50 à la rentrée de septembre 2016. Ces programmes s’adressent à des étudiants sortant de formation initiale au niveau Bac+5, ou à des professionnels qui après quelques années d’expérience, souhaitent réorienter leur carrière ou plus simplement enrichir leurs compétences pour être encore plus compétitifs sur le marché du travail.
Une stratégie de recherche partagée avec d’autres établissements du plateau de Saclay
En parallèle, l’école continue de développer, conjointement avec ses partenaires de l’Université Paris-Saclay, une offre de formation par et pour la recherche, au niveau master et doctorat, en économie, sociologie quantitative, mathématiques appliquées/Data Science et prochainement en finance quantitative. En particulier, en économie, l’ENSAE accueille cette année une soixantaine d’étudiants en M2 (contre une quarantaine l’an dernier), dans le cadre d’une mention de master dont elle est référente et qui est « co-produite » avec 4 autres établissements de l’Université Paris-Saclay : l’Ecole polytechnique, HEC, l’ENS de Cachan et l’Université Paris-Sud. Ce master est labellisé depuis cette année « master international », avec l’ambition affirmée de développer l’accueil d’étudiants étrangers.
Enfin, la recherche à l’ENSAE s’effectue essentiellement dans le cadre d’une Unité Mixte de Recherche (UMR) créée en 2015 et dont les tutelles sont le GENES, l’Ecole polytechnique et le CNRS. Cette UMR a finalement été dénommée « CREST » (Centre de recherche en économie et statistique) depuis janvier 2016, reprenant ainsi le nom historique de notre centre de recherche. Ce nouveau CREST comprend environ 120 enseignants-chercheurs (environ 65 appartenant au GENES – y compris doctorants et post-doctorants, une quinzaine au CNRS, environ 25 à l’Ecole polytechnique et une quinzaine de doctorants et post-doctorants ayant d’autres employeurs) répartis en quatre pôles : économie, statistique, finance et sociologie. Au sein d’un campus par ailleurs très marqué par les sciences « dures », tous partagent la même culture des données et du dialogue entre la modélisation mathématique et les faits empiriques.
L’Université Paris-Saclay, entre ambition internationale et questionnements institutionnels
Ces évolutions s’effectuent dans un paysage de l’enseignement supérieur et de la recherche toujours mouvant, singulièrement sur le plateau de Saclay. La concentration inédite d’établissements prestigieux (universités, grandes écoles, organismes de recherche), ainsi que les moyens publics d’envergure alloués notamment aux différents projets immobiliers, donnent en effet à ce campus un caractère emblématique, et le placent spontanément au centre des questionnements sur les relations entre grandes écoles et universités.
Les questions posées à l’Université Paris-Saclay sont ainsi multiples et de diverses natures : lien entre formation et recherche, relations avec les entreprises, sélection des étudiants, gouvernance, politique de ressources humaines, financement de l’enseignement supérieur, place des marques des établissements fondateurs… Ces débats ont trouvé leur reflet dans l’évaluation à mi-parcours de l’Initiative d’excellence (Idex) rendue au printemps dernier, le jury international n’ayant octroyé à Paris-Saclay qu’une période probatoire (et pas encore une confirmation définitive) pour le renouvellement des financements liés aux investissements d’avenir.
Dans ce contexte institutionnellement tourmenté et incertain, nous ne devons pas perdre de vue ce que nous attendons de notre déménagement à Palaiseau et de notre participation à l’Université Paris-Saclay : une attractivité internationale renforcée, auprès des étudiants et des enseignants-chercheurs notamment, ainsi que les bénéfices associés à un vaste potentiel d’interdisciplinarité permettant de couvrir tous les domaines d’application de l’économie, de la statistique et des sciences sociales.
Transformer l’ENSAE
Car déménager, c’est nécessairement se réinventer : il s’agit de tirer parti de toutes les opportunités offertes par cette nouvelle localisation pour se transformer et répondre encore mieux aux besoins de l’économie et de la société.
Si le paysage institutionnel n’est pas exempt, on l’a vu, de points d’interrogation, la localisation d’un vaste ensemble d’établissements sur le même périmètre géographique sera structurante, en toute hypothèse. C’est dans cet esprit que nous développons, par exemple, nos coopérations en recherche avec l’Ecole polytechnique, le CNRS et l’ENS de Cachan, ainsi que les programmes de formation qui y sont associés (masters, doctorat).
C’est également dans cet esprit que nous réfléchissons avec nos partenaires au renforcement ou à la création de passerelles et de parcours croisés de formation : en amont du cycle ingénieur, dans le cadre par exemple d’une bilicence Economie et Mathématiques de l’Université Paris-Sud dont les meilleurs étudiants pourraient accéder sur titres à l’ENSAE et venir ainsi accroître encore la diversité de nos recrutements. Pendant le cycle ingénieur, en ouvrant nos parcours à des étudiants d’autres établissements intéressés par une spécialisation en économie, en statistique ou en finance quantitative. Et bien sûr, en aval du cycle ingénieur, en renforçant notamment la formation par et pour la recherche.
Se dessine ainsi l’image d’une nouvelle école, dont le positionnement scientifique – soutenu par l’ouverture massive des données – reste résolument lié à l’utilisation des méthodes quantitatives, à la culture des données et aux allers et retours entre modèles et faits empiriques, et qui constitue, via des partenariats renforcés, le pôle de référence du plateau de Saclay dans ces domaines, en formation comme en recherche.
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14 novembre 2016
Réinventer l’ENSAE
Publié par
Julien Pouget
| Vie de l'école
Dernière rentrée à Malakoff
L’ENSAE vient de faire sa dernière rentrée sur le site de Malakoff. En septembre prochain, c’est à Palaiseau que nous accueillerons les étudiants. Beaucoup d’anciens se souviendront des années passées à l’abri de la grande tour de l’Insee – l’Institut étant lui-même appelé à déménager à Montrouge dans quelques années.
A Palaiseau, le chantier sera achevé dans quelques semaines. Il restera à effectuer les dernières formalités en matière de sécurité, à poser les meubles et installer l’informatique, et le bâtiment sera opérationnel au printemps 2017 : les premières équipes de recherche (en particulier celles basées aujourd’hui à « Malakoff 2 ») ainsi que le département d’économie de l’Ecole polytechnique pourront alors emménager, avant d’être rejoints en septembre 2017 par le reste des équipes pédagogiques.
L’école prend donc son élan… pour déménager et se transformer. S’agrandir tout d’abord, avec une capacité d’accueil portée à environ 750 étudiants (tous programmes confondus), contre 450 aujourd’hui. Diversifier son offre de formation, ensuite, en proposant tout à la fois des programmes tournés vers la recherche et des programmes plus « professionnalisants ». Accroître l’impact de sa recherche et sa visibilité internationale, enfin, en tirant parti des nombreuses synergies sur le plateau de Saclay.
Une offre de formation au plus près des besoins de l’économie
Ces évolutions, l’ENSAE les prépare depuis plusieurs années. En matière d’enseignement, il s’agit de proposer des formations se situant toujours à la « frontière technologique », avec l’ambition que nos anciens élèves deviennent ensuite des vecteurs d’innovation dans le secteur privé tout comme dans la sphère publique. A ce titre, le développement des cursus en Data Science continue de susciter un intérêt croissant, de la part des élèves, du monde économique et de nos partenaires académiques.
Dans un monde devenu numérique, la plupart des écoles d’ingénieurs et des écoles de commerce proposent désormais – et c’est heureux – des programmes de formation tournés vers l’utilisation des données massives, qu’il s’agisse de cursus à dominante plutôt technologique, portés par exemple par des écoles d’informatique, ou bien de cursus de Business Analytics.
Au sein de ce vaste ensemble, l’ENSAE ParisTech continue à développer sa spécificité, centrée sur la statistique, sur la modélisation, le dialogue entre la théorie et les données, toujours dans la perspective de prévoir, d’évaluer et de décider, de donner du sens aux données.
Ce positionnement, l’école le décline tout à la fois dans le cadre de programmes professionnalisants et de programmes davantage tournés vers la recherche.
L’offre de formation de l’ENSAE, c’est, historiquement, son cycle ingénieur, avec actuellement 150 diplômés par an environ, effectif qui augmentera progressivement au cours des prochaines années. La troisième et dernière année du cursus peut désormais s’effectuer en alternance, dans le cadre d’un contrat de professionnalisation. Ce dispositif concerne une trentaine d’élèves cette année et vient renforcer nos relations avec les entreprises.
Mais l’école propose également, en propre, une offre de mastères spécialisés (Actuariat, Data Science, Economie Appliquée, Finance et Gestion des Risques) dont les effectifs, globalement d’une grosse vingtaine lors de leur refonte il y a deux ans, viennent de dépasser 50 à la rentrée de septembre 2016. Ces programmes s’adressent à des étudiants sortant de formation initiale au niveau Bac+5, ou à des professionnels qui après quelques années d’expérience, souhaitent réorienter leur carrière ou plus simplement enrichir leurs compétences pour être encore plus compétitifs sur le marché du travail.
Une stratégie de recherche partagée avec d’autres établissements du plateau de Saclay
En parallèle, l’école continue de développer, conjointement avec ses partenaires de l’Université Paris-Saclay, une offre de formation par et pour la recherche, au niveau master et doctorat, en économie, sociologie quantitative, mathématiques appliquées/Data Science et prochainement en finance quantitative. En particulier, en économie, l’ENSAE accueille cette année une soixantaine d’étudiants en M2 (contre une quarantaine l’an dernier), dans le cadre d’une mention de master dont elle est référente et qui est « co-produite » avec 4 autres établissements de l’Université Paris-Saclay : l’Ecole polytechnique, HEC, l’ENS de Cachan et l’Université Paris-Sud. Ce master est labellisé depuis cette année « master international », avec l’ambition affirmée de développer l’accueil d’étudiants étrangers.
Enfin, la recherche à l’ENSAE s’effectue essentiellement dans le cadre d’une Unité Mixte de Recherche (UMR) créée en 2015 et dont les tutelles sont le GENES, l’Ecole polytechnique et le CNRS. Cette UMR a finalement été dénommée « CREST » (Centre de recherche en économie et statistique) depuis janvier 2016, reprenant ainsi le nom historique de notre centre de recherche. Ce nouveau CREST comprend environ 120 enseignants-chercheurs (environ 65 appartenant au GENES – y compris doctorants et post-doctorants, une quinzaine au CNRS, environ 25 à l’Ecole polytechnique et une quinzaine de doctorants et post-doctorants ayant d’autres employeurs) répartis en quatre pôles : économie, statistique, finance et sociologie. Au sein d’un campus par ailleurs très marqué par les sciences « dures », tous partagent la même culture des données et du dialogue entre la modélisation mathématique et les faits empiriques.
L’Université Paris-Saclay, entre ambition internationale et questionnements institutionnels
Ces évolutions s’effectuent dans un paysage de l’enseignement supérieur et de la recherche toujours mouvant, singulièrement sur le plateau de Saclay. La concentration inédite d’établissements prestigieux (universités, grandes écoles, organismes de recherche), ainsi que les moyens publics d’envergure alloués notamment aux différents projets immobiliers, donnent en effet à ce campus un caractère emblématique, et le placent spontanément au centre des questionnements sur les relations entre grandes écoles et universités.
Les questions posées à l’Université Paris-Saclay sont ainsi multiples et de diverses natures : lien entre formation et recherche, relations avec les entreprises, sélection des étudiants, gouvernance, politique de ressources humaines, financement de l’enseignement supérieur, place des marques des établissements fondateurs… Ces débats ont trouvé leur reflet dans l’évaluation à mi-parcours de l’Initiative d’excellence (Idex) rendue au printemps dernier, le jury international n’ayant octroyé à Paris-Saclay qu’une période probatoire (et pas encore une confirmation définitive) pour le renouvellement des financements liés aux investissements d’avenir.
Dans ce contexte institutionnellement tourmenté et incertain, nous ne devons pas perdre de vue ce que nous attendons de notre déménagement à Palaiseau et de notre participation à l’Université Paris-Saclay : une attractivité internationale renforcée, auprès des étudiants et des enseignants-chercheurs notamment, ainsi que les bénéfices associés à un vaste potentiel d’interdisciplinarité permettant de couvrir tous les domaines d’application de l’économie, de la statistique et des sciences sociales.
Transformer l’ENSAE
Car déménager, c’est nécessairement se réinventer : il s’agit de tirer parti de toutes les opportunités offertes par cette nouvelle localisation pour se transformer et répondre encore mieux aux besoins de l’économie et de la société.
Si le paysage institutionnel n’est pas exempt, on l’a vu, de points d’interrogation, la localisation d’un vaste ensemble d’établissements sur le même périmètre géographique sera structurante, en toute hypothèse. C’est dans cet esprit que nous développons, par exemple, nos coopérations en recherche avec l’Ecole polytechnique, le CNRS et l’ENS de Cachan, ainsi que les programmes de formation qui y sont associés (masters, doctorat).
C’est également dans cet esprit que nous réfléchissons avec nos partenaires au renforcement ou à la création de passerelles et de parcours croisés de formation : en amont du cycle ingénieur, dans le cadre par exemple d’une bilicence Economie et Mathématiques de l’Université Paris-Sud dont les meilleurs étudiants pourraient accéder sur titres à l’ENSAE et venir ainsi accroître encore la diversité de nos recrutements. Pendant le cycle ingénieur, en ouvrant nos parcours à des étudiants d’autres établissements intéressés par une spécialisation en économie, en statistique ou en finance quantitative. Et bien sûr, en aval du cycle ingénieur, en renforçant notamment la formation par et pour la recherche.
Se dessine ainsi l’image d’une nouvelle école, dont le positionnement scientifique – soutenu par l’ouverture massive des données – reste résolument lié à l’utilisation des méthodes quantitatives, à la culture des données et aux allers et retours entre modèles et faits empiriques, et qui constitue, via des partenariats renforcés, le pôle de référence du plateau de Saclay dans ces domaines, en formation comme en recherche.
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