Tour de France à la Voile 2002 : Veni, vidi, vici !
Une victoire d’étape à Marseille devant Pahun et Thiercelin, 26ème sur 40 au Général et 7ème sur 14 Etudiants : à bord de « Paprec-Recyclage – Normale Sup Cachan – ENSAE », les équipiers de e-racing ont joliment bouclé leur premier Tour de France à la Voile. Pour un coup d’essai, c’était un coup de maître !
Dunkerque : douloureux bizutage
Pour le départ de ce 25ème Tour de France à la Voile, Dunkerque ouvre les hostilités. Le plan d’eau est exigeant et les conditions climatiques sont musclées et par moment impitoyables. Disons les choses comme elles sont : l’équipage novice de Paprec Recyclage – Normale Sup Cachan – ENSAE n’est pas prêt pour un tel départ en fanfare. Le bouclage in extremis du budget – le plus petit de cette édition – a retardé la préparation technique du bateau et oblige l’équipage à entamer lourdement ses plages de récupération ou de préparation tactique des premières manches pour bricoler sans relâche. Froid, pluie battante et logistique encore mal adaptée à ce rythme effréné font souffrir les organismes. Sébastien Petithuguenin : « On est à la rue : nous dormons moins de quatre heures par nuit, nous courrons tout le temps, en comparaison les régates c’est presque de la détente, et nous ne sommes qu’à la première des 12 villes étapes ! A ce rythme là, je ne sais pas si on arrivera jusqu’à Nice... » En dépit de ces difficultés, Paprec n’est pas ridicule sur l’eau et accroche même une très belle 9ème place sur le 3ème rcours banane grâce à un choix tactique payant de son skipper, Philippe Legros, issu de l’équipage du 60 pieds Open « Sill Plein-Fruit ». Epuisés, les étudiants de l’ENSAE et de l’ENS Cachan n’en quittent pas moins Dunkerque à la 24ème place au Général, et 7ème Etudiant.
Le jour le plus long
Accrochage avec le bateau belge, puis abandon sur avarie dans la Grand Voile pendant l’étape de ralliement Dunkerque – Cherbourg : le sort semble s’acharner sur l’équipage, qui rétrograde en 32ème position au classement Général (10ème Etudiant). « On a pris un caramel suite à notre abandon sur l’étape qui avait le plus gros coefficient de toute la course, et on en a remis une couche en courrant un tiers de l’étape Cherbourg – Paimpol avec une algue coincée dans le bulbe de la quille » raconte avec amertume Laurent Davezies. Aux abords de la 3ème semaine de course, ceux que le peloton appelle désormais affectueusement « les castors » ne vont donc pas aborder dans les meilleures conditions l’étape-marathon du tour de Bretagne. Paimpol – Saint Nazaire, c’est 240 miles nautiques soit en perspectives près de 2 journées complètes de navigation et de, concentration, avec pour seul repos quelques minutes d’assoupissement
Le métier qui rentre...
La bonne performance des castors sur Paimpol – Saint Nazaire est un signe, celui du métier qui rentre. L’équipe trouve peu à peu ses marques, en régate comme à terre. La préparation technique du bateau et les réparations sont mieux maîtrisées et demandent de moins en moins de temps, dégageant des plages plus longues de repos mais surtout de discussions pour affiner les réglages et les choix tactiques. Si l’équipage paie la fatigue de cette étape marathon sur le ralliement vers La Rochelle, le bateau va plus vite et au bon endroit sur le plan d’eau. Et sur La Rochelle – Bayonne, une étape de vitesse « tout droit au portant », cela paie enfin : après 18 heures à pomper sans relâche le Spi, PAPREC remonte l’Adour pour couper la ligne en 18ème position, seulement devancé au classement Etudiant par l’inaccessible team australien de Force EDC. « Nous avons un équipage de course au large : nous commençons à être présent quand le parcours dépasse les 150 miles, en-dessous, ça ne nous intéresse pas ! » confie goguenard Philippe Legros à son arrivée, en clin d’œil au bon résultat obtenu sur Paimpol – Saint Nazaire.
Une victoire historique à Marseille
Nouveau plan d’eau, nouveau skipper : à Saint-Cyprien, Philippe Legros laisse sa place à Xavier Rohart, qui prépare sa 3ème participation aux J.O. Issu de Fos-sur-mer, il connaît bien les caprices de la Méditerranée et vient apporter son « savoir-naviguer » sur cette mer imprévisible et dans cet air instable. Tiré par un équipage également pour moitié renouvelé, le Mumm 30 Paprec confirme sa meilleure tenue sur l’eau dès les premiers parcours banane. Le moral et l’enthousiasme sont revenus avec le soleil, l’équipe à terre tourne bien et permet aux navigants de donner davantage sur l’eau : c’est le deuxième souffle tant attendu
Finish à Nice sur les dents
Nice, lundi 29 juillet 2002, 12h13 : envoi de la dernière manche de ce Tour, qui jamais ne connu un tel final. 2,75 points séparent au Général le premier, Région Ile-de-France, de son poursuivant direct, Nantes et Saint-Nazaire. Celui-ci reprend la tête et emporte du même coup sa première victoire sur le Tour, déclarant à l’arrivée après ce magistral coup de poker : « Nous ne sommes jamais aussi bon que le dernier jour ! » Paprec Recyclage – Normale Sup Cachan – ENSAE termine 26ème au Général et 7ème Etudiant. Le plus petit budget de ce Tour – mais le nom le plus long ! - est le seul équipage Etudiant à avoir conquis une place dans le cercle très fermé des 5 vainqueurs d’étape sur ce Tour : Région Ile-de-France (4), Ville de Genève(2), COYC Hyérois (1), Marseille (1) et Paprec Recyclage – Normale Sup Cachan – ENSAE (1).
Auteur
Entré au Conseil de l'ASTEC en juin 1999, j'y suis rédacteur en chef de Variances de janvier 2001 à janvier 2004. En 2004, j'invente et réalise la 1ère édition de l'Alumni's Cup. J'ai également pris part à la formation d'ENSAE Solidaire, association que je préside depuis mars 2004. Voir les 15 Voir les autres publications de l’auteur(trice)
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