L’Alumni’s Cup : « Toute la puissance du port du Havre »
Les Anciens de l’ENSAE, soudés par leurs entraînements hivernaux dans le port du Havre, ont remporté, au terme d’un match serré, la première édition de l’Alumni’s Cup.
C’est avec enthousiasme, ravis de l’ambiance et du concept, que les huit équipes d’association d’anciens de grandes écoles qui se sont retrouvés à Pornichet les 5, 6, 18 et 19 juin, attendent tous la nouvelle édition de l’aventure, comme les partenaires de la course.
La course aux dons, qui accompagnait la compétition sportive, a permis de collecter les 7700 euros permettant de financer une opération par Mécénat Chirurgie cardiaque.
C’est donc un triple succès pour cette aventure organisée par l’association des anciens de l’Ensae, à l’initiative de Fabien Toutlemonde, en partenariat avec Ernst & Young et SPSS France, avec l’aide des Lions Club et l’appui technique de la ville de Pornichet.
Aux confins de la France et de la Bretagne, aux portes de l’estuaire de la Loire, Pornichet. Son ruban de sable atlantique ; ses petits pavillons, rebelles aux immeubles de La Baule voisine, et son port, jeté à la mer comme une citadelle avancée à l’assaut du grand large, ou tel un asile, rejeté à l’écart de la ville. Car il faut d’abord suivre la plage en s’éloignant du Centre, puis traverser un long pont pour gagner les hautes digues de pierre, de roches et de béton qui enserrent en leur sein, pontons et voiliers amarrés, camp de base de la course, avec son rythme, ses rites. Isolement propice à la concentration, comme à la débauche, à la course et à l’après-course.
Tôt le matin, les équipages arrivent, par petits groupes, pour le petit déjeuner servi par des Lions, plus matinaux mais plus réveillés. Une tente a été dressée au bord du quai pour cela. Il peut pleuvoir aux confins de la France et de la Bretagne.
Puis sonne l’heure du briefing des organisateurs de l’APCC Voile Sportive. Petit rappel des règles à usage des équipages et du public novice. On y parle drapeaux, bouées, lignes, priorités, pénalités, au vent, sous le vent. On dessine aussi beaucoup, pour expliquer quelques stratégies de base, qui stimuleront le spectacle de la journée, le sentiment de comprendre ce qui se passe pour le spectateur à terre et l’intérêt de jury.
Dernière formalité avant de gagner les bateaux et d’entamer les compétitions du jour, récupérer le sac pique-nique de l’équipage, toujours lionnais.
C’est ensuite la course, le debriefing du jury, le repas, toujours à quai, puis l’invasion du bar-discothèque voisin, rejeté à l’écart de la ville, entouré des hautes digues de pierres, de roches et de béton, en attendant le jour suivant…
ESCP-EAP en tête de la course en flotte
La première phase de la compétition s’est déroulée les 5 et 6 juin, dans le format d’une course en flotte en neuf manches, sous un soleil splendide, avec un vent faible et irrégulier. Samedi 5 juin, deux équipes se détachent rapidement : Sciences Po – Rohm and Haas et ESCP-EAP, moins régulier. Derrière, Polytechnique, ENSAE et Arts et métiers se disputent la troisième place.
Dimanche 6 juin, l’envoi de la neuvième et dernière manche est donné à 14H30 avec un vent très instable, la brise thermique mettant beaucoup de temps à s’établir de manière nette. ESCP-EAP et Sciences Po – Rohm and Haas sont alors à égalité. Polytechnique, troisième, est trop loin pour les rejoindre. Elle est talonnée par ENSAE et Arts et métiers, qui sont aussi à égalité de points. La lutte pour la première et la quatrième place, synonyme de qualification directe pour les quarts de finale, promet d’être serrée.
ENSAE remporte la manche et double ainsi polytechnique en s’adjugeant la troisième place au classement final, au bénéfice de la règle du « 6ème homme » qui départage les ex-æquo en fonction du montant des dons récoltés par leur association. La victoire de l’épreuve se joue derrière : résistant à Sciences Po – Rohm and Haas sur le dernier bord de près, ESCP-EAP s’adjuge la victoire finale, d’un tout petit point.
Le 19 juin, les quatre équipes les moins bien classées de la course en Flotte doivent se partager deux places en quarts de finale lors d’un Round Robin de repêchage, qui voit chacun s’opposer aux trois autres en duel. En dominant ses trois adversaires, l’ENSAM se tire facilement d’affaire, rejoint par ESSEC qui remporte deux victoires. ENA et IAE Paris se trouvent éliminés.
Ensae et Polytechnique dominent les duels
La phase finale, qui prévoit des duels avec élimination directe, peut alors commencer. La règle est simple. Il faut pousser l’adversaire à la faute pour qu’il prenne des pénalités, si possible avant même qu’il ait franchi la ligne de départ.
En quarts de finale, ENSAM donne du fil à retordre à Polytechnique, mais à 1-1 dans la manche décisive, Polytechnique bénéficiant de la règle du 6ème homme, entre en tribord, côté supposé le plus favorable. De fait, il réussit à empêcher ENSAM de rentrer dans la zone de départ, lui infligeant deux pénalités. ENSAM ne pourra combler ce handicap, malgré une belle lutte sur le dernier bord de portant. Dans l’autre match, ENSAE se défait sans mal de ESSEC.
Le lendemain, en demi-finale, ESCP-EAP fait valoir de belles qualités sportives, déjà affichées en Flotte. Ce n’est toutefois pas suffisant pour battre Polytechnique, qui démontre, en l’emportant 2-1, l’efficacité de son style fluide en manœuvre et de son sens du placement.
Dans l’autre demi-finale, ENSAE l’emporte 2-0 sur un score qui masque une lutte nettement plus âpre. Compagnons d’entraînement durant l’hiver, ENSAE et Sciences Po – Rohm and Haas se retrouvent et rivalisent pour infliger des pénalités et se dégager d’un marquage souvent intraitable. ENSAE montre alors les dents et ses plus belles ressources : une pénalité d’avance gérée tout au long de la première manche et une attaque en règle au portant dans la seconde manche lui permettent de rejoindre Polytechnique en finale.
Une finale à suspense
Le début de la finale commence plutôt bien pour l’ENSAE. Les manœuvres de son équipage pendant les procédures de départ empêchent Polytechnique de s’exprimer, portant rapidement le score à 2-0. Mais la finale se joue en trois points gagnants. Après un changement d’équipier, Polytechnique parvient à dérégler la belle mécanique ENSAE, dont l’équipage semble perdre un peu de ses moyens. A 2-2, il faut courir une dernière manche décisive. ENSAE entre en tribord à la faveur de la règle du 6ème homme. Au même moment, le vent monte sous un grain, rendant le plan d’eau plus sélectif. L’équipage de Polytechnique, visiblement fatigué, connaît des difficultés avec son spi et se laisse largement distancer. ENSAE peut alors franchir la ligne d’arrivée en tête, remportant du même coup la victoire de cette première édition de l’Alumni’s Cup.
Dans la petite finale, Sciences Po – Rohm and Haas se démarque rapidement de ESCP-EAP et s’adjuge 3-1 une belle troisième place.
Une opération réussie
L’Alumni’s Cup s’était fixée dès l’origine pour objectif de prendre en charge le financement de l’opération d’un enfant de Mécénat Chirurgie Cardiaque. Cet objectif a été atteint : avec plus de 7 700 euros collectés, l’opération de Phoonsub, une petite fille venant du Laos, a été intégralement prise en charge. Phoonsub Souvannalath, est née le 17 juillet 1998 au Laos. Elle parle lao, pèse 18 kg et mesure 1,20 m. Son papa est comptable, sa maman couturière. Ils habitent avec son frère âgé de 3 ans à Vientiane. Phoonsub a été opérée mardi 29 juin 2004 d'un canal artériel à l'Institut Montsouris. Tout s'est bien passé. Opération réussie !
Retrouver le classement complet et des images de la course dans la version pdf complète.
Auteur
Entré au Conseil de l'ASTEC en juin 1999, j'y suis rédacteur en chef de Variances de janvier 2001 à janvier 2004. En 2004, j'invente et réalise la 1ère édition de l'Alumni's Cup. J'ai également pris part à la formation d'ENSAE Solidaire, association que je préside depuis mars 2004. Voir les 15 Voir les autres publications de l’auteur(trice)
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