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10 avril 2005

Le parcours des anciens de l’Ensae

Publié par Evelyne Huet (1979) & Erik Zolotoukhine. | N° 25 - : Quel mieux d'Etat: élaborer et évaluer les politiques

Une enquête, initiée par le conseil de l'Association des anciens de l'Ensae, a été réalisée en ligne sur le site Internet de l'association dans le but de cerner les trajectoires des anciens élèves, de leur première embauche à leur emploi actuel. L’analyse des résultats a été confiée à l’IREQ. Evelyne Huet (1979), son PDG, et Erik Zolotoukhine, chargé d’études sénior, nous en présentent les principaux résultats.

695 anciens élèves de l'Ensae, toutes promotions confondues, ont répondu à l’enquête, soit 16% des 4221 anciens issus des promotions 1943 à 2003. Les taux de réponse diminuent avec l'ancienneté de la promotion : 222 anciens élèves des promotions 1999-2003 ont répondu, 135 des années 1994-1998, 91 des années 1989-1993, 69 des années 1984-1988, 54 des années 1979-1984, 51 des années 1974-1978 et 73 des promotions plus anciennes.
Cependant, les effectifs obtenus permettent une analyse détaillée et autorisent en particulier une comparaison des résultats selon les classes de promotions. Précisons qu'un redressement a été effectué afin que l'échantillon et les résultats soient conformes à la structure de la population globale des 4221 anciens élèves de l'Ensae afin de respecter la répartition des effectifs par promotion, ventilée selon le genre et selon le critère d’origine (polytechnicien / non polytechnicien) : la grande majorité des anciens élèves de l'Ensae sont des hommes... malgré la féminisation des promotions à partir des années 80. Rappelons par ailleurs qu'un quart des anciens (27%) sont issus de l'Ecole polytechnique (graphique 1).

Signalons enfin que les principaux modes d'admission à l'Ensae sont globalement restés les mêmes au cours des années : 37% par le concours mathématiques, 25% de polytechniciens et 18% d’admis sur titre (diplômes français). L’évolution notable est l'extension de la filière "concours économie" (16% des promotions 1994 à 2003 au lieu de 1% avant 1974).

Le premier emploi

La quasi-totalité des anciens de l'Ensae (99%) ont commencé leur carrière par un emploi salarié, avec un CDI pour la plupart d'entre eux (85%), sinon un CDD (10%). Cet emploi était situé à Paris ou en région parisienne dans 80% des cas ; en province pour 5% et à l'étranger pour 15%.

Globalement, la moitié des anciens élèves (47%) sont alors entrés dans une entreprise privée, souvent de plus de 500 salariés et notamment dans les secteurs d'activité suivants : Banque - Finance / Assurance (30%), Administration (18%), Economie (12%), Conseil (7%).
Les élèves issus des promotions les plus récentes (après 1983) ont davantage débuté leur carrière dans des entreprises privées, et dans les secteurs Banque / Assurance et Conseil, et moins dans les secteurs Economie et Administration (graphiques 2 et 3).

Dans leur premier emploi, les anciens de l'Ensae ont exercé dans divers domaines de compétence : macroéconomie - conjoncture en premier lieu (21% des cas) mais aussi méthodologie statistique (13%), actuariat - assurances (11%), asset management et ingénierie financière (8%), informatique décisionnelle" (7%), etc.
Ils ont occupé des fonctions dans des types de départements variés : études et recherche (20% des emplois), finance - gestion - droit (10%), organisation informatique (6%), direction générale (5%), etc.

Ces principaux domaines de compétence et fonctions ont fortement évolué dans le temps puisque certains d'entre eux ne sont vraiment apparus qu'à partir des années 80, en particulier, les domaines de l’actuariat et de l’asset management, ainsi que les fonctions dans les départements finance - gestion – droit.

Pour ce premier emploi, le salaire annuel à l'embauche a, en moyenne et toutes promotions confondues, été de 36 000 € brut, soit environ 29 000 € net, avec un faible écart-type de 10 000 € (graphique 4). Ce premier salaire d'embauche à la sortie de l'école a sensiblement augmenté au cours des années puisqu'il est passé en moyenne de 29 000 € brut avant 1974, à 39 000 € après 1993, soit 33% d'augmentation entre les années 70 et aujourd'hui (salaires exprimés en euros actualisés 2003).

L’emploi actuel

La plupart des anciens de l'Ensae (93%) ont toujours aujourd'hui un emploi salarié, un CDI pour la plupart d'entre eux (85%) ou un CDD (pour 5%). Cet emploi est localisé à Paris ou en région parisienne dans 69% des cas, en province pour 12% et à l'étranger pour 19%.

Globalement, la majorité des anciens élèves (59%) travaillent actuellement dans une entreprise privée, souvent de plus de 500 salariés ; et notamment dans les secteurs d'activité suivants : Banque - Finance / Assurance (41%), Administration (13%), Conseil (7%), Recherche (5%), Industrie (5%).
Les élèves issus des promotions les plus récentes (après 1983) sont davantage dans des entreprises privées, et dans les secteurs Banque / Assurance et Conseil et moins dans les secteurs Industrie, Recherche ou Administration (graphique 5).

Les anciens élèves de l'Ensae exercent aujourd'hui dans quatre principaux domaines de compétence : asset management et ingénierie financière (14%), actuariat - assurances (11%), macroéconomie - conjoncture (10%), analyse financière - audit (10%). Ils occupent maintenant leurs fonctions dans trois principaux types de départements : direction générale (22%), dont fonctions "PDG ou DG / DGA" (14%) ; finance - gestion - droit (15%), études et recherche (14%).

Ces domaines de compétence et fonctions sont très différents selon les années de promotion et donc l'ancienneté. Les plus récemment sortis exercent davantage dans les domaines de l’asset management, de l’actuariat - assurance et du risk management. Ils se retrouvent dans les départements finance - gestion – droit ou études et recherche. Les plus anciens sont plutôt concentrés dans les domaines de l’analyse financière – audit et l’informatique décisionnelle ; ils exercent davantage les fonctions de PDG ou DG / DGA dans les directions générales.

Enfin, le salaire annuel actuel des anciens élèves de l'Ensae est, en moyenne et toutes promotions confondues, de 100 000 € brut, soit environ 80 000 € net, avec un écart-type important de 67 000 € (graphique 6). Ce salaire est évidemment sensiblement moins élevé chez les plus jeunes : le salaire actuel de ceux qui sont sortis de l'Ensae est en moyenne de 68 000 €, contre 110 à 120 000 € pour les autres anciens élèves.

L’évolution des carrières

Au fil des ans et du déroulement des carrières des anciens de l'Ensae, on constate...
- un glissement du public vers le privé (graphique 7),
- un recentrage vers les secteurs Banque et Assurance (graphique 8),
- une ascension vers des postes dans les Directions Générales (graphique 9).

Les Anciens qui ont derrière eux plus de 30 ans de carrière ont, en moyenne, occupé sept postes, au moins dix pour un quart d'entre eux (tableau 2). A contrario, les plus récemment sortis de l'ENSAE (après 93) n’ont en moyenne occupé que 2 à 3 postes, un quart d'entre eux étant toujours dans leur premier emploi.

En plus de 30 ans de carrière, les anciens de l'Ensae concernés ont, en moyenne, vu leur salaire quadrupler ; tandis que le salaire des plus récemment sortis de l'Ecole (après 93) a, en moyenne, presque doublé (graphique 10).

Enfin, 18% des Anciens souhaitent changer d'emploi, que ce soit en externe (13%) ou en interne (5%). On constate cependant que les plus anciens (sortis avant 1974) ne sont que 8% à l'envisager.

Retrouver tableaux et graphiques dans la version pdf complète.

Autrice

Evelyne Huet (1979) & Erik Zolotoukhine.

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