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09 décembre 2009

Statistiques promotion 2008

Publié par Julyan Arbel (2008) | N° 36 -

La crise a retardé l’entrée en activité de la promotion 2008, mais les diplômés de l’ENSAE restent très bien rémunérés et ont presque tous trouvé du travail à l’été 2009.

Au 1er janvier 2009, soit 6 mois après leur sortie d’école, les 2/3 de la promotion 2008 se déclarent en activité professionnelle (chiffre identique à la moyenne des grandes écoles). Ce chiffre est en baisse par rapport à la promotion 2007, dont les 4/5 étaient en emploi au bout de six mois. L’insertion sur le marché du travail s’est donc ralentie, à la fois parce que les diplômés ont plus souvent poursuivi leurs études en attendant que le marché se redresse, et parce que le délai d’obtention d’un emploi a augmenté.

Une insertion plus lente sur le marché du travail, surtout en finance quantitative

Pour les diplômés en activité professionnelle au 1er janvier, l’accès au travail a néanmoins été rapide. 89 % d’entre eux ont obtenu leur emploi moins de 2 mois après la sortie de l’école (81 % en moyenne pour les grandes écoles), et deux sur trois avaient déjà signé leur contrat avant leur sortie. De plus, les emplois obtenus sont durables : la proportion de CDI atteint 88 % (80 % en moyenne pour les grandes écoles).

Le taux d’activité des diplômés de la voie finance de marché (FM)1,2 - dont les débouchés sont a priori les plus touchés par la crise – est inférieur à la moyenne de la promotion (58 %). (figures 1, 2 et 3)

Au 1er janvier 2009, 8% de la promotion 2008 était à la recherche d’un emploi (13 % en moyenne pour les grandes écoles). Parmi eux, près de trois sur quatre étaient issus de la voie
FM, les autres des voies Actuariat, AMFE, et d’une scolarité à l’étranger.

Toutefois, à l’horizon de l’été 2009, les ¾ d’entre eux ont trouvé un emploi, ce qui établit le taux d’activité à 73 % et le taux de recherche d’emploi à 2 %. Au sein la promotion 2007, seul 1% d’entre eux était en recherche d’emploi au 1er janvier
2009. Globalement, les perspectives ne sont donc pas si négatives.

L’insertion semble plus rapide pour les élèves ayant effectué un stage à temps partiel que pour les élèves ayant effectué un Master 2 recherche. Mais les métiers visés dans ce dernier cas (par exemple ingénieur quantitatif pour les financiers) sont plus compétitifs et plus touchés par
la crise.

Malgré la crise, les salaires restent très élevés

La proportion d’élèves ayant choisi la voie FM n’a jamais été aussi élevée qu’en 2008 (40 % de la promotion). Il n’est donc pas étonnant que la crise, avant tout financière, impacte autant cette promotion. Malgré cela, elle tire bien son épingle
du jeu, comme le montre le salaire moyen brut annuel primes comprises des ENSAE 2008, qui s’élève à 46,7 k€3. Sachant que 46 % des diplômés 2008 en activité exercent dans le secteur de la finance, où les primes ont souvent été gelées en 20084, ce salaire moyen est tout à fait réconfortant. Il est à la fois bien au dessus de la moyenne des autres grandes écoles (34,9 k€),
et en nette progression par rapport aux rémunérations de la promotion 2007 (44 k€).

Les salaires sont plus élevés pour les expatriés (62,9 k€ en moyenne) que pour les diplômés restés en France (46,1 k€). 16% des diplômés 2008 en emploi ont ainsi choisi l’étranger, et notamment l’Espagne, la Grande-Bretagne, le Luxembourg, la Suisse, les Etats-Unis, le Canada et la Corée du Sud. Le principal secteur d’embauche des expatriés reste la finance. Les autres diplômés en emploi travaillent pour l’essentiel en Ilede-
France : seuls 7 % exercent en province.

La voie FM conserve le salaire de sortie le plus élevé (54,3 k€), talonnée par la voie PPE (47,6 k€) puis la voie Statistique (45 k€). Le salaire moyen en banques et institutions financières
atteint 48,9 k€, contre 40,9 k€ dans le conseil. La différence de salaire hommes/femmes est de 2,4 % hors primes, et de 9,8 % primes comprises. Ceci tient principalement du fait que
les hommes sont surreprésentés dans le secteur
de la finance. En dépit du contexte économique difficile, les
salaires de la promotion 2007 ont progressé d’environ 5 % sur 1 an.

Les réactions face à la crise : poursuite d’études et
changement de secteur d’activité

Face à la crise économique, les diplômés de la promotion 2008 ont adapté leurs stratégies de carrière.

Par rapport aux années précédentes, nombreux sont ceux qui ont choisi de poursuivre leurs études : 21 % cette année (14 % pour la moyenne des grandes écoles) contre 15 % pour les 2007 à la
même époque. Parmi eux, les 2/5 ont débuté une thèse, et la même proportion s’oriente vers un Master 2. Ils choisissent ainsi de mettre à profit une année difficile pour rajouter un diplôme à
leur bagage académique. Le cinquième restant réalise un stage, obligatoire dans certains cas.

Les 2008 ont aussi su chercher du travail dans d’autres secteurs que leur voie de spécialisation, notamment ceux de la voie FM. En effet, seuls 70 % des diplômés en emploi issus de cette voie
exercent dans une banque ou une autre institution financière (principalement la Société Générale, HSBC, Bnp Paribas, Dexia), contre 91% pour la promotion 2007 (qui s’est positionnée sur le marché du travail avant la crise). En contrepartie, ils sont deux fois plus nombreux qu’en 2007 à avoir trouvé un emploi dans le secteur du conseil (Ernst & Young, KPMG). Les autres diplômés en emploi de la filière exercent dans des secteurs variés, par exemple l’assurance (AXA, Paris Ré), l’énergie, les grandes entreprises (EDF, GDF Suez, Total ou La Poste), voire
dans l’enseignement.

Les élèves de la promotion 2009 – en 3ème année pendant la crise - se démarquent des trois promotions précédentes par leurs choix de spécialisation. Après 3 ans de croissance, la proportion
d’élèves en voie FM a chuté de 2/5 en 2008 à 1/4 en 2009. Le report s’est effectué pour une bonne partie sur la voie Actuariat, qui a ainsi explosé en 2009. La voie MQSS, quant à elle, est en constante progression.

La promotion 2007, déjà insérée sur le marché du travail à l’apparition de la crise, a su garder sa place, et la promotion 2008 a su trouver la sienne. Souhaitons à la promotion 2009 de s’insérer aussi bien dans la vie active que ses aînées.

Autrice

Julyan Arbel (2008)
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