La conjonction de deux facteurs : vieillissement de la population et maintien du chômage à un niveau élevé met en péril le fonctionnement du système de retraites actuel. En effet, le système par répartition qui prévaut aujourd'hui dépend étroitement du rapport retraités / cotisants. Or celui-ci va augmenter de façon continue durant les prochaines décennies. Faut-il déjà s'alarmer ou seulement s'inquiéter? Les, difficultés rencontrées par les régimes de retraites actuels et surtout le déficit de certaines caisses particulières semblent plaider pour la première hypothèse.

Au-delà d'une description qualitative des problèmes à venir, il s'agit de quantifier les besoins futurs afin de situer les grandes échéances. Combien de temps encore le système actuel peut il fonctionner? Quels scénarios envisager selon l'évolution de la natalité, de l'espérance de vie, du taux de chômage? Dans cette optique, le rôle de l'emploi est fondamental: n'est-ce pas lui qui conditionne une grande partie de l'équilibre financier du système par répartition? Amorcé l'an dernier, l'allongement de la durée de cotisation aura-t-il l'effet escompté? Peut-on se condamner à retarder toujours plus l'âge de la retraite?

À ces questions concernant l'équilibre général s'ajoutent celles portant sur les comportements individuels: quel peut être le comportement d'épargne des actifs dans la perspective de retraites réduites? Le renforcement des effectifs d'une population âgée disposant d'un faible revenu est-il susceptible de modifier la structure de la consommation au niveau macro-économique?

Un changement brutal de régime de retraite semble exclu: personne ne pouvant accepter le principe de la «génération sacrifiée». Un consensus semble se dégager aujourd'hui sur la nécessité d'introduire une part de capitalisation dans le fonctionnement actuel des retraites.

Mais avons-nous pris en compte toutes ces implications macro-économiques? Existe-t-il des solutions originales par rapport aux choix faits dans d'autres pays ?

Sur quels produits l'épargne-retraite des ménages va-t-elle se porter? Les fonds de pension semblent en être les principaux bénéficiaires. Les montants en jeu sont considérables. Ce nouveau comportement se fera-t-il au détriment d'autres produits financiers?A qui profiteront les fonds de pension: salariés, banques, assurances ou grandes entreprises?

Comment fonctionnent- ils ? S'agissant d'une épargne à long terme, y aura-t-il une modification de la prise en compte du risque par les gestionnaires? Quel sera le rôle des marchés financiers dans la gestion de ce risque?

De nombreux choix politiques restent à faire sur le mode de fonctionnement de ces fonds. Quel est le point de vue des partenaires sociaux sur la question ?

La mesure des évolutions à long terme du système de retraites et l'évaluation de l'impact des choix politiques restant à faire seront donc au cœur des discussions.

Par la multiplicité des phénomènes en jeu, ce colloque s'adresse à l'ensemble des décideurs économiques et financiers qui doivent s'efforcer de raisonner dans une optique de long terme et qui' souhaitent avoir une vision complète des enjeux. Du fait de son aspect social, il intéresse aussi les directeurs des ressources humaines.

Le colloque suivra le déroulement qui a fait le succès des « Entretiens de la prévision »: des interventions individuelles par des personnalités de premier plan seront relayées par des tables rondes.

Les intervenants seront à la fois des économistes, des financiers, des gestionnaires et des politiques.

À vous de nous aider maintenant à concrétiser tous les espoirs que nous formons pour cette journée du mardi 28 mars 1995.

Venez nombreux assister aux débats et sachez aussi convaincre vos amis, vos collègues et vos relations de participer à cette manifestation annuelle de l'Association.