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12 octobre 2007

La Fondation du Risque au service de l’intérêt général

La Fondation du Risque, ce sont des écoles et des entreprises qui se retrouvent autour de thèmes centraux pour penser les débats et les risques de demain et forger les outils scientifiques chargés d’y répondre. La Fondation se distingue à la fois par la multidisciplinarité et la transversalité de l’approche académique qu’elle défend autant que par l’articulation qu’elle propose entre recherche fondamentale et entreprises.


La création de la Fondation du Risque répond à une ambition et à un constat. L’ambition de contribuer au développement du potentiel français de recherche, d’enseignement et de formation dans tous les domaines du risque ; ce potentiel est considérable mais relativement dispersé, alors que le sujet du risque est perçu aujourd’hui comme central dans tous les secteurs de la société. En effet, le risque est aujourd’hui l’objet d’un nouveau principe constitutionnel inscrit dans la charte de l’environnement1.

L’actualité du risque est particulièrement ressentie dans les secteurs de la santé, de l’industrie mais aussi de la banque et de l’assurance. Le moment est donc opportun pour lancer une initiative d’intérêt général s’inscrivant dans la durée. Le constat que ce développement nécessite de s’appuyer sur un partenariat original entre grandes institutions françaises de recherche et d’enseignement, avec le soutien de grandes entreprises françaises.

Les quatre institutions de formation et de recherche à l’origine du projet s’engagent ainsi par la mise en commun de leur savoir-faire et l’implication de leurs forces de recherche. Il s’agit du Centre d’Etudes Actuarielles (CEA), de l’Ecole Nationale de la Statistique et de l’Administration Economique (ENSAE), de l’Ecole Polytechnique et de l’Université Paris-Dauphine. Les quatre entreprises fondatrices, les AGF,
AXA, Groupama et la Société Générale, depuis rejointes par la SCOR, s’engagent à soutenir financièrement les activités de la Fondation du Risque, dans le but de contribuer au rayonnement de l’école française du risque.

Multidisciplinarité et transversalité sont les mots clés de l’approche académique mise en avant pas la fondation.
Multidisciplinarité, car les travaux les plus féconds sur le risque nécessitent la contribution de plusieurs compétences : les mathématiques, l’actuariat, le droit, la comptabilité, l’économie, les sciences de la vie et les sciences de l’ingénieur. Les grandes universités américaines l’ont compris et pratiquent largement la multidisciplinarité. Certaines, comme Stanford, en font même l’axe central de leur stratégie. Faciliter la multidisciplinarité est d’ailleurs un objectif majeur de la réforme de l’enseignement supérieur en France et en Europe.
Transversalité entre institutions de recherche et d’enseignement, parce que ce mode de coopération et d’association, assez avancé tout en restant ponctuel, souple et évolutif, est le plus adapté à leur structure et leurs besoins. La Fondation respecte ainsi l’autonomie de chacun, tire parti de leurs forces spécifiques et réalise la masse critique nécessaire pour être visible à l’international.

Il n’y a pas de vie ni d’activité sans risque

La perception, l’évaluation, la gestion et la prévention des risques sont au cœur des préoccupations de notre société. Promoteurs et fondateurs s’accordent sur la nécessité de développer la recherche sur le risque. Le champ d’action de la Fondation du Risque recouvre donc des domaines d’action d’intérêt général. Que l’on évoque les risques naturels et environnementaux, les risques sanitaires, les risques industriels, les risques financiers… c’est l’ensemble des particuliers et de leurs représentants (associations, élus, …) qui sont directement concernés, ainsi que les organismes publics et les entreprises.

L’une des premières vocations de la Fondation du Risque est de diffuser des connaissances auprès du grand public comme auprès d’un public plus averti et la Fondation du Risque favorisera la pédagogie du risque par la diffusion de connaissances. Cette ambition se concrétisera par l’organisation de colloques internationaux à un rythme au moins annuel, la tenue de séminaires périodiques thématiques et la publication de documents pour des publics variés (actes des colloques, revue Fondation du Risque, site web informatif donnant accès à une base de données documentaire).

La promotion et la compréhension de la notion du risque auprès du public seront aussi recherchées
par des liens avec les partenaires sociaux, les ONG concernées, les associations de
consommateurs…

La Fondation du Risque se développera par des projets d’enseignement et de recherche spécifiques, parmi lesquels on peut citer :

- La demande d’assurance face aux risques majeurs et le rôle des différents acteurs

Les progrès des sciences et techniques, les transformations de l’environnement naturel, économique et social et les évolutions des règles de droit concourent aujourd’hui à un bouleversement de l’univers des risques, posant de façon renouvelée la question de l’assurabilité de ces nouveaux risques. En particulier, les grands risques, c’est-à-dire ceux qui portent simultanément sur un grand nombre d’individus avec des dommages potentiels très importants, remettent en question le principe même de l’assurance qui repose sur la mutualisation.

Les parts respectives de la mutualisation et de la solidarité doivent alors être examinées, ainsi que les rôles et parts de financement respectifs des différents acteurs (Etat, collectivités territoriales, assureurs réassureurs, entreprises, individus). Les modes de régulation des systèmes d’assurance seront également étudiés.

- La régulation des risques financiers

La stabilité du système financier est un fondement essentiel de la croissance future. L’étude des modalités de fonctionnement des marchés et des moyens de la régulation prudentielle (impacts des accords de Bâle) constitue à ce titre un enjeu majeur pour la société.

- La gestion de risques sociaux (financement de la santé, vieillissement de la population)

L’économie de la santé a longtemps privilégié l’analyse des dépenses, notamment en s’interrogeant sur ses causes et en recherchant les schémas incitatifs ou coercitifs susceptibles de la « maîtriser ». Le projet développera en contrepoint une analyse des modalités de financement, en recherchant notamment des combinaisons optimales de financement privé et public, de mutualisation et d’auto-financement, d’assurance et de solidarité.

Des dispositifs nouveaux tels que les « Medical Saving Accounts » aux Etats-Unis ou le Plan Medisave à Singapour méritent d’être étudiés et évalués en termes d’efficacité et d’équité au regard des schémas plus traditionnels en vigueur en Europe occidentale.

La Fondation du Risque contribue à l’intérêt général

Parallèlement, le vieillissement de la population dans les pays occidentaux et dans certains pays émergents réclame une analyse adaptée, en raison de sa nouveauté, de ses spécificités par rapport au risque maladie traditionnel et de son impact considérable sur les systèmes de santé et, au-delà, sur les sociétés dans leur ensemble.

La formation économie et gestion du risque

Le premier projet de formation est destiné à des étudiants possédant un fort potentiel, déjà titulaires d’une formation à Bac+5 relative à des aspects spécialisés du risque, qui se destinent à des postes de responsabilité. L’objectif est de leur proposer des compléments de formation favorisant la multidisciplinarité et la transversalité des compétences, indispensables aux fonctions de responsable de la gestion des risques.
Ce type d’emploi répond aux besoins croissants de la société confrontée à la problématique du risque.

Le complément des connaissances se fera par la validation de modules, parmi lesquels on comptera :

- Droit et comptabilité, sous la responsabilité pédagogique de l’Université Paris-Dauphine
- Réglementation et régulation, sous la responsabilité pédagogique de l’ENSAE et du CEA,
- Mesure des risques, sous la responsabilité pédagogique de l’Ecole Polytechnique et de l’ENSAE,
- Analyse et gestion des risques, sous la responsabilité pédagogique de l’Université Paris-Dauphine et de l’ENSAE.

L’évolution des conditions d’embauche et de travail des chercheurs nécessite, pour parvenir à nourrir ces projets, une diversification des sources de financement et un approfondissement des financements alternatifs au traditionnel binôme ‘personnels de recherche et d’enseignement de l’Etat’ et ‘contrats de recherche’. Pour assurer son fonctionnement, la Fondation du Risque bénéficie de deux types de ressources.

La dotation de 750 000 € sera constituée par les quatre fondateurs, les AGF, AXA, Groupama et la Société Générale. Pour assurer le fonctionnement de la Fondation du Risque, conformément au budget prévisionnel, cette dotation sera complétée par des versements d’un montant total de 5 250 000 €, garantis par actes notariés ou cautions bancaires.

Une action inscrite dans l’ouverture et la durée

La Fondation du Risque a vocation à accueillir d’autres acteurs, dont les partenaires sociaux, de nouveaux établissements d’enseignement supérieur et de recherche (HEC, INA-PG, ENPC, …), et de nouveaux contributeurs, dont des entreprises du secteur industriel. La Fondation du Risque, par son thème et ses missions, a l’ambition de jouer un rôle pérenne dans le développement et le rayonnement de la recherche scientifique française.

André Levy-Lang est président de la Fondation du Risque

Autrice

André Levy-Lang

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