La microéconomie appliqué à la banque
Préface de François Henrot, Président de la Compagnie Bancaire.
Éditions Économica (1994)
Le livre de Denis Chemillier-Gendreau est né d'une double expérience d'enseignant de microéconomie à l'Université de Dauphine et de responsable des études économiques dans un groupe d'établissements financiers spécialisés.
Si la microéconomie a d'abord été appliquée à l'industrie, son intérêt pour les activités bancaires n'a cessé de croître, au fur et à mesure que les systèmes bancaires se sont débarrassés des réglementations les plus pesantes, au profit de la concurrence.
Denis Chemillier-Gendreau montre que les théories du monopole, de l'oligopole, des effets externes ou des biens publics sont notamment utiles pour analyser les conséquences de certaines réglementations bancaires.
Par exemple, à partir du cas de l'interdiction de la rémunération des dépôts à vue, l'auteur montre qu'une entrave à la libre fixation d'un prix sur le marché peut avoir des conséquences préjudiciables (distorsion entre structure des coûts de production et structure des prix, jeu complexe de subventions croisées...).
Ainsi peuvent être expliqués des problèmes spécifiquement français, comme la sur-densité des réseaux bancaires, la mauvaise tarification des crédits ' notamment aux entreprises, la structure atypique du passif bancaire, ou encore a sous utilisation des moyens de paiement les plus modernes.
Au-delà de ces exemples, La microéconomie appliquée à la banque conduit à deux conclusions.
En premier lieu, Denis Chemillier-Gendreau montre que l'amplification de la concurrence se traduit par des améliorations importantes de notre système financier, dont les principaux bénéficiaires sont les consommateurs: meilleure rémunération de l'épargne, contraction des marges sur les crédits, innovation financière.
Globalement, l'extension continue de 'ta concurrence, horizon incontournable, est bénéfique pour notre économie, même si certains acteurs y perdront. La théorie peut aider à mieux dessiner le paysage bancaire de demain. Il n'est pas indifférent de faire cet effort de prospective, car les institutions financières ou les pays qui auront le mieux intégré cette évolution future seront les plus à même de supporter la concurrence de demain.
La seconde conclusion est que la déréglementation n'est pas une fin en soi.
Dans le domaine bancaire, la sécurité et la maîtrise des risques sont des enjeux qui nécessitent des règles de prudence claires, précises et stables, s'imposant à tous les agents. Les institutions financières, qui « portent » les risques de l'économie réelle et reçoivent l'épargne du public, doivent par exemple être lestées en fonds propres et être soumises à une surveillance particulière de leur gestion.
Mais, en même temps, il faut veiller à ce que ces réglementations ne perturbent pas le fonctionnement du marché et niengendrent pas leurs propres effets pervers.
Denis CHEMILLIER-GENDREAU
LA MICROECONOMIE
appliquée à LA BANOUE
Quelques cas
Préface de François HENROT
Denis Chemillier-Gendreau est actuellement conseiller auprès du Président de la Commission des finances de l'Assemblée nationale.
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