Nouveaux métiers de la Finance : nouvelles opportunités, nouveaux risques ?
Trois ans, trois ans déjà que les marchés mondiaux vivent « l’après bulle ». On aurait pu prédire des faillites bancaires en chaîne, un marasme durable ou une longue convalescence d’un secteur touché par un krach retentissant. Pourtant, il n’en a rien été. Certains y verront les signes d’une purge qui n’a été que différée par des politiques budgétaires expansionnistes, des conditions monétaires extrêmement accommodantes, conduisant à un soutien artificiel de nouvelles bulles. D’autres salueront les profits records des institutions financières et l’explosion des marchés de dérivés de crédit comme l’émergence d’instruments permettant une meilleure diversification et couverture des risques. En améliorant la complétude des marchés, de nouveaux acteurs auraient donc contribué à une allocation plus efficace des capitaux.
Certains métiers sont au cœur de ce processus. Nécessitant à la fois culture économique, connaissances techniques pointues en finance mathématique, probabilité et statistique, ils séduisent, parfois fascinent, et sont un débouché naturel pour les diplômés de l’Ensae. Qui sont donc les Credit Portfolio Managers qui ont accompagné le développement vertigineux des marchés de dérivés de crédit ? Qui sont ces analystes dont la notation peut faire basculer un cours de bourse et précipiter une crise de liquidité ? Quels rôles jouent les stratégistes au sein du processus d’allocation d’actifs d’une grande banque? Comment gère-t-on les risques d’une institution financière aujourd’hui ?
Les années 2000 sont incontestablement marquées par une sophistication toujours plus poussée des métiers de la finance, parfois voulue par les législateurs ou aiguillée par une course effrénée à l’innovation et à un certain mimétisme. Doit-on pour autant saluer sans réserve cette technicisation croissante ? Maîtrise-t-on tous ses enjeux et les risques qui y sont associés ?
Pour certains, ce début de siècle célèbre également 25 ans de déréglementation financière et l’émergence d’un nouveau mode de régulation centré autour des marchés financiers. Ce « cœur » du capitalisme serait aujourd’hui porteur d’un nouveau projet fondé autour d’une « réussite individuelle sans partage ». Instrument de coordination efficace, il impliquerait aussi le choix d’une rentabilité à court terme et à un horizon individuel, faisant peser sur chacun des acteurs une lourde responsabilité : s’en remettre à la sagesse du marché…
Aucun commentaire
Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.