Les récentes critiques du Sénat sur les indicateurs de résultats prévus dans le cadre de la nouvelle organisation de la loi de finance comme les interrogations du dernier rapport de la Cour des Comptes sur les insuffisances de l’évaluation, viennent rappeler que l’évaluation des politiques publiques est une préoccupation de plus en plus présente. Ex ante, lors de l’élaboration des politiques, pour les éclairer, les calibrer, les justifier. Ex post, pour juger de leur efficacité, les renforcer, les dénoncer.

Rationaliser les choix en justifiant de leur bien-fondé devient d’autant plus crucial qu’en période de vaches maigres, la recherche d’une plus grande efficacité à moindre coût est au cœur de la réforme de l’Etat. Fonds structurels européens, contrats de plan Etat-Région, etc., la préoccupation est partagée, voire stimulée, par l’Europe et les collectivités territoriales, offrant autant de créneaux aux spécialistes des chiffres et de l’analyse économique, sur un marché largement ouvert au secteur privé à ces échelons.

Evaluer n’est pas simple, sur une ligne de crête entre cadre d’hypothèses et actes de foi, discours techniques et a priori politiques. Deux illustrations sont proposées dans ce dossier, sur les fonds structurels européens et sur la réduction du temps de travail. Le dernier article pose la question du rôle du technicien de l’évaluation.