Le « Private Equity » en prise sur les activités émergentes
Le « private equity » désigne les titres financiers de sociétés (notamment les actions ou les parts sociales) qui ne sont pas cotées sur un marché, par opposition à « public equity » (titres ayant fait l’objet de procédures de cotation publique sur un marché).
L’actualité fiscale a mis cet été un coup de projecteur sur le capital risque, reconnaissant de facto une utilité économique au financement de l’innovation par ce canal.
Cette récente mise en avant s’accompagne de régulières parutions dans la presse dénonçant le déferlement de fonds étrangers qui coloniseraient l’économie de notre pays, délocalisant au passage les emplois locaux.
L’ironie de l’histoire, c’est que le concept de « private equity » qui déferle en Europe en provenance du monde anglo-saxon serait l’invention d’un français. C’est à Georges Doriot que l’on doit le concept de capital-risque moderne : après avoir dirigé le planning militaire de 1941 à 1945, il aide le Pentagone à structurer un fonds d’innovation militaire, puis crée en 1946 la première société de capital-risque, l’American Research & Development (AR&D).
En France, le « private equity » s’est lentement organisé à partir des années 1970 profitant de la création des véhicules nécessaires (Fonds Commun de Placement à Risque dans les années 1980, puis Fonds Commun de Placement pour l’innovation en 1996 et enfin Fonds d’investissement de Proximité en 2003). Le capital investissement s’est structuré autour de quatre segments : le capital risque, le capital développement, le capital transmission/LBO (leveraged buy out) et le capital retournement.
Arrivé à pleine maturité, le marché français du capital investissement est le premier européen et le troisième au monde. Ce sont aujourd’hui 240 sociétés de gestion qui œuvrent en France et qui ont investi près de 50 milliards d’euros dans 10 000 entreprises depuis 10 ans.
Sans couvrir tous les segments du capital investissement, puisqu’il se concentre sur le capital risque et le capital développement (financement de la croissance) et sur les aspects ‘métiers’ (évacuant donc consciemment la question des transformations que l’intervention des fonds induisent dans la vie quotidienne des entreprises et des salariés), ce focus apporte quelques témoignages de nos anciens. Saluons au passage l’initiative de créer un club de « business angels » au sein des anciens de l’ENSAE.
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