Editorial
La finance est à l'heure de choix théoriques et opérationnels sensibles. Les turpitudes de l'été 2007 et de Janvier 2008 montrent que les risques extrêmes constituent une réalité tangible. La crise des "subprimes" a des origines complexes : des incertitudes sur la valorisation, nourrie de données hétérogènes de qualité médiocre ont engendré une crise de liquidité, contaminant plusieurs secteurs, a priori indépendants. L'affaire de la Société Générale confirme qu'une amélioration des règles de gouvernance et une maîtrise approfondie des mécanismes de marché sont vitaux pour l'avenir de la finance mondiale.
Mettre en place ces nouveaux cadres techniques et pratiques suppose de mobiliser et renforcer les capacités d’innovation de l’industrie financière (articles de G. Simon et E-F. de Lencquesaing) : minimiser le "risque opérationnel" passe, par exemple, par une automatisation systématique (lire l’interview de C. Martini).
Pour tous ces types de risque, les nouvelles technologies joueront un rôle central, par l'automatisation des opérations, la standardisation des contrôles, l'implémentation des modèles qu’elles permettent de plus en plus. La finance aura besoin d'idées, qu'elles soient techniques, technologiques ou mathématiques (lire l’interview de P. Ducharme). L'innovation sera aussi structurelle. Banques et fonds devront revoir une partie de leur fonctionnement (papier de S. Daroles). L'avenir de la finance se joue donc probablement dans l'interaction entre innovation technologique et recherche d'une organisation plus efficace des acteurs du monde bancaire et financier.
Guillaume Simon (2006)
Aucun commentaire
Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.